Rebelle : Enfin un bon Pixar sur nos consoles ?

Rebelle : Enfin un bon Pixar sur nos consoles ?

Le dessin animé de Disney « Rebelle » est arrivé sur nos écrans depuis quelques semaines. Un nouveau Pixar est toujours un évènement à la maison. Malheureusement, les jeux qui s’en inspirent sont souvent bien en deçà des productions cinématographiques. Cet été, ma première désillusion vient du film d’animation. Un film d’animation au rythme d’un dessin animé, une trâme bien trop nian nian pour du Bon Pixar, Rebelle s’avère juste agréable. Et qu’en est-il du jeu ? Montre-t-il plus d’ambition que son modèle ? Se contente-t-il de relayer l’écho d’une licence si bien huilée qu’elle sera de toute façon rentable ? Ou le soft va-t-il se contenter d’injurier des acheteurs potentiels naïfs ou juste trop jeunes pour s’interroger ? Sans transition, du grand écran, je suis passé au petit, du pop-corn à la manette, action !

Dans le jeu on tombe difficilement sous le charme de rebelle et de ses cheveux

Dans le jeu on tombe difficilement sous le charme de rebelle et de ses cheveux

Le pitch pour les novices…

Mérida est une jeune et talentueuse archère issue des contrées lointaines d’Ecosse. Elle est certainement la seule femme au monde à ne pas vouloir devenir princesse, défiant les règles de la cour et les traditions ancestrales. Afin d’échapper à son destin, elle demande l’aide d’une sorcière. Son vœu va vite se transformer en cauchemar et plonger le royaume dans le chaos. Sa volonté va être primordiale pour déjouer la malédiction… Je n’irai pas plus loin afin de ne pas spoiler le film, ni le jeu.

 Gameplay

Attention, des loups! ^^

Attention, des loups! ^^

Très simple (voir trop), le gameplay offre la possibilité aux plus jeunes de s’initier aux jeux vidéo. Je pourrais m’arrêter là. Rappelons toutefois que le jeu est classé PEGI 12…
L’aventure commence par des phases de jeu sous forme de tutoriels, vous conviant à découvrir l’univers et les capacités de votre héroïne. C’est simple et outrageusement classique. Après quelques minutes d’exercices de drill, on aura vite anticipé les exercices à venir et appréhendé les fonctions du personnage.
Les déplacement sont intuitifs et très « casual », une vue de ¾, des sauts,..
Vos actions tournent autour de 3 axes : l’épée, l’arc à flèche et la magie. Cette réalité, bien que très utile pour varier et encore une fois, simplifier l’expérience de jeu, me perturbe. En effet, Rebelle est dans le film une archère. POINT. Pourquoi ici s’encombrer de ces non sens à l’affublant d’une épée et de pouvoirs magiques ? D’autant plus que le maniement de l’arc à flèches, certes fun et souple, est handicapant car la jeune guerrière perd du temps à saisir chaque flèche dans son fourreau. Inutile de vous préciser que dans les combats de masse, cette solution devient bien trop lente que pour être efficace.

L’épée, rapidement disponible, sera donc l’arme de prédilection de notre archère. Plusieurs coups sont possibles, sous forme de combos, c’est cool.
Les magies, pour notre pauvre petite fille elle-même victime de son impuissance en terme de magie, maitrise ici le pouvoir des 4 éléments. L’eau, la Terre, le Feu et la Glace.
Chacune de ces compétences trouvant son sens en fonction de l’environnement qui nous occupe, l’idée est plutôt efficace. Au même titre que la possibilité de jouer en coop avec un petit feu follet. Enfin, l’arbre de magie upgradable via des pièces ramassées sur vos victimes ou sur les décors détruits par votre arme, est assez fourni et complet pour ce genre de titre.
Sur la jaquette Xbox 360, un dernier détail m’avait intrigué. En effet, elle est estampillée « Kinect ». Pourquoi pas ? On sait que le potentiel du système Kinect n’est pas exploité comme on l’espérait donc, peut-être que dans le jeu, elle trouvera une fonction plus gratifiante qu’à l’accoutumé. Même pas. Le gameplay Kinect ne concerne que des mini jeux, hors contexte et s’avère n’être qu’un simple gadget ajouté, afin de flatter, encore une dernière fois, la candeur des parents gâteaux.

Technique

Rebelle, c’est moche. C’est moche parce que la grande qualité du film, ce sont les cheveux merveilleusement rendus à l’écran. Une chevelure rousse, riche et touffue, faisant passer Sully pour un imberbe. Dans le jeu par contre, les cheveux de l’héroïne me rappellent les bottes de pailles des contrées fermières ardennaises ! Elle est laide, ses cheveux sont grossiers. Dommage. Les scènes d’animation, que j’attendais avec réjouissance, se limitent à des slides dessinés à la main. « C’est probablement pour faire rustique, ‘sieur ». Même pas une petite vidéo digne des studios hollywoodiens pour s’en mettre un peu plein les mirettes ! Là, je suis déçu.
En ce qui concerne les décors, c’est pas mal. Les effets de lumière sont bien présents et subtils mais ce n’est pas suffisant.
Coté son, c’est bien meilleur. Les mélodies sont très bien inspirées, les bruitages sont eux aussi de bonne facture, c’est une des qualités du titre de Disney.

Scénario

La partie scénarisée se doit d’être irréprochable pour une adaptation cinéma. Certaines libertés peuvent être prises afin de rendre l’expérience de jeu plus cosy ouplus passionnante. Toutefois, il y a des limites. Le twist du film, à savoir l’évènement concernant la maman et l’ours, est complètement snobé. En effet, l’aventure commence après ce revirement de situation et sera narré ensuite, sous forme de flash back « power point ». Les non sens qui transforment Rebelle en magicienne victime de magie, ou en archère maniant l’épée comme Dartagnan sont déplorables. Finalement, on a pris le moins bon d’une œuvre bancale et on a laissé le meilleur pour le cinéma.

Et les touts petits là dedans ?

Le dernier non sens annoncé dans l’analyse du gameplay concerne la censure. Ce jeu semble être destiné à un public de plus de douze ans. Or, au vu du contenu, il va sans dire que les ados ont d’autres chats à fouetter que de revivre à travers les aventures de Rebelle ou de s’intéresser à un jeu bien fade pour leurs hormones en ébullition.
Les plus jeunes, dès lors, officiellement interdits de Rebelle sont les seuls amateurs potentiels. Ceux-ci, trouveront dans ce titre un univers magique, coloré et riche en manipulations faciles et spectaculaires. Les belligérants seront tour à tour attachants, marrants ou effrayants. Sans faire l’apogée du jeu vidéo, Rebelle leur proposera un God of War du bambin, avec des défis à leur hauteur. Dommage que le paradoxe de la censure vienne contrarier le seul vrai intérêt de ce titre.

Note

7/20

Sans faire preuve d’ironie, je suis déçu. Déçu par les graphismes, les choix scénaristiques, le design minimaliste et le manque de considération pour ces franchises Disney. Autrefois, Mickey tenait la dragée haute à Mario, les titres phares 90’s de la bande à Walt s’offraient des versions consoles exceptionnelles, telles que le Roi Lion ou Aladin. En 2007, Pixar accouchait de Ratatouille, un chef d’œuvre dont l’adaptation vidéoludique bien peu ambitieuse m’avait enthousiasmé, par le simple plaisir de revivre l’ambiance du film. En 2012, Rebelle collectionne les non sens pour ne viser qu’un public jeune qui n’est officiellement même pas sensé avoir le droit d’y toucher. Il n’y a plus qu’à attendre le prochain Disney, qui avec un opus focalisé sur les méchants des jeux vidéo, nous fera peut-être l’honneur de nous considérer comme des fans de jeu vidéo, aussi.

Réactions

  • Charlotte le 11/09/2012

    Je participe pour la version ps3

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  • glomb claire le 12/09/2012

    Je voudrais jouer pour la version PS3
    Merci pour ce concours

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