Armored Core V

Armored Core V

La franchise Armored Core revient pour la troisième fois sur X-Box 360 et PlayStation 3, avec un opus V qui marque un retour aux sources de la série dans son gameplay et son déroulement, ainsi qu’une forte orientation vers le multi-joueurs.

Scénario

Armored Core V : La vue d'analyse donne des infos sur tout votre environnement.

La vue d’analyse donne des infos sur tout votre environnement.

Le scénario du jeu suit les événements d’Armored Core 4 et de For Answer. La surface de la planète est dévastée par la guerre et la pollution, ce qui la rend quasiment inhabitable. Les plus nantis vivent dans d’immenses cités aériennes, dirigées par un gouvernement central à la limite de la dictature. Pour se ravitailler, ils puisent leur énergie dans les dernières ressources fossiles, qui font l’objet d’une lutte intense entre le gouvernement, dénommé « Le Père », et la résistance, composée principalement d’humains vivant encore à la surface. Ces combats se déroulent bien évidemment à l’aide de méchas surarmés, les fameux Armored Core.

Dans cette guerre, vous incarnez un mercenaire, chargé d’accomplir certaines missions pour la résistance, après avoir quitté les forces de sécurité. Le scénario n’est pas bien épais, et constitue plus un prétexte à l’enchaînement des missions qu’une grande œuvre littéraire. Le mode Histoire ne comporte qu’une dizaine de missions principales, qui dévoilent les relations entre le héros et les autres protagonistes. Ces missions sont certes peu nombreuses, mais assez longues, il vous faudra au moins vingt bonnes minutes pour les terminer la première fois. Et encore, à condition d’avoir l’équipement adéquat pour les aborder, sinon c’est une mort rapide assurée. De plus, chaque mission comporte son lot d’objectifs secondaires à accomplir, comme détruire un certain nombre d’ennemis de chaque type, terminer la mission en un certain temps ou sans franchir un seuil de dégâts, ou encore récupérer des pièces d’équipement sur des carcasses d’autres AC. Il est impossible de réussir tous ces objectifs en une fois, ce qui force le joueur souhaitant torcher le jeu à 100% à les rejouer plusieurs fois.

En plus de ces missions principales, le jeu vous propose des quêtes annexes, appelées ici « Missions de Commande ». Il y en a plus de 80, mais elles sont toutes de deux types : soit éliminer tous les ennemis présents, soit abattre un AC relativement balèze en duel. Un peu plus de variété n’aurait pas fait de mal, ou alors en réduire le nombre au moins de moitié. Les quêtes annexes, c’est bien, mais trop de quêtes annexes tuent les quêtes annexes, et on en arrive rapidement à les faire plus par obligation pour obtenir de l’argent et de meilleurs équipements que par plaisir.

Système de jeu

Armored Core V : Chaque mécha a ses propres caractéristiques

Chaque mécha a ses propres caractéristiques

Durant les missions, le gameplay reprend les bases du genre. Une arme principale et secondaire sur chaque bras, et une arme d’épaule, généralement un lance-missiles, pour s’attaquer aux ennemis. On dispose également de deux modes de vision, Combat et Scan. Ce dernier permet de détecter les objets à récolter, les éléments de décors explosifs, ou encore analyser les ennemis, mais ne permet pas d’utiliser d’armes. Les AC peuvent marcher, avancer plus vite grâce à un boost, charger leurs adversaires, sauter, et voler un certain laps de temps selon le type de configuration utilisé.

Il existe ainsi quatre types de base pour votre robot : bipède « humain », assemblé selon le modèle d’un corps humain donc, bipède « inversé », dont les articulations des jambes sont inversées, quadripode, avec quatre jambes donc, et enfin en tank, monté sur chenilles. Chaque type a ses avantages et ses inconvénients, par exemple le tank est beaucoup plus résistant, mais se déplace plus lentement.

Une fois votre configuration initiale choisie, vous pouvez personnaliser l’équipement de votre Armored Core de manière presqu’infinie. Chaque partie peut être modifiée, le choix de pièces augmentant au fil de l’aventure, en fonction de votre niveau et des pièces ramassées dans les missions principales. Au total, ce sont plusieurs centaines de pièces d’équipement qui sont disponibles, rendant potentiellement chaque AC unique. Cette profondeur dans la personnalisation de son AC, et la recherche permanente du meilleur équipement, constitue un des points forts du jeu, à condition de s’y atteler sérieusement.

Pour arriver à obtenir la meilleure combinaison possible, il faut s’accrocher, l’atelier de création n’étant pas des plus accessibles pour les débutants. Il y a bien quelques « astuces » délivrées pendant les chargements, mais il faut reconnaître que l’on n’est pas des plus aidés avec un conseil du genre « L’AP de votre AC dépend de l’équipement sélectionné, une AP haute en KE sera plus vulnérable aux attaques CE et TE ». Et vice-versa… (l’hémorragie de tes désirs s’est éclipsée sous l’azur bleu dérisoire, du temps qui se passe… heu, pardon, je m’égare :)). Un petit tour dans la notice pour voir exactement ce que cela signifie ne m’aide pas plus, même si on comprend rapidement le principe des trois types d’attaques, et donc de défenses correspondants. À part expliquer les commandes de l’AC, et comment jouer en ligne, il n’y a rien dans le manuel…

Après quelques tâtonnements, on finit par comprendre le fonctionnement de l’atelier, et on se monte un bon petit mécha pas piqué des vers, armé en suffisance pour les deux prochaines missions et une poignée de quêtes annexes. On peut tenter d’aller plus loin, mais la puissance des ennemis augmentant au fil de la progression dans le jeu, on se retrouve vite dépassé, et dès lors obligé de repasser par l’atelier de création pour ne pas finir en boîte de conserve après deux minutes.

Technique

Armored Core V : Les méchas sont impressionnants

Les méchas sont impressionnants

Au niveau graphique, Armored Core V se situe quelque peu en retrait par rapport aux autres productions actuelles. Le jeu n’utilise pas le fameux moteur « Unreal Engine 3 », et cela se ressent. C’est loin d’être moche, disons juste qu’il manque de finesse et fait un peu « brut de décoffrage ». Ca colle tout de même bien à l’atmosphère générale du soft, mais quelques efforts de peaufinage sur les ennemis n’auraient pas fait de mal.

Le fait que les graphismes ne poussent pas la console dans ses derniers retranchements permet d’avoir une fluidité d’action impressionnante. Même quand ça tire et explose dans tous les sens, le jeu ne souffre d’aucun ralentissement, chose plus qu’appréciable dans bien des situations tendues.

Au niveau sonore par contre, une fois passée l’intro, prévoyez un bon disque (de heavy-metal bien sûr) et coupez le son de votre télévision. La musique de fond ne sert à rien, et les bruitages sont toujours les mêmes, à savoir des tirs, des explosions, des robots adverses détruits, des bâtiments qui s’effondrent, et le plus exaspérant, la voix de votre ordinateur de bord qui vous annonce quand votre énergie baisse, ou si vous changez de mode de vision. Genre, j’ai appuyé sur le bouton pour changer de mode, mon écran vire au bleu clair ou redevient normal, et il faut encore me rappeler ce que je viens de faire au cas où je ne l’aurais pas remarqué ? L’alarme qui retentit en permanence quand votre énergie baisse sous les 30%, c’est pas mal non plus dans le genre casse-oreilles…

Le jeu en ligne

Armored Core V : Une tourelle de défense

Une tourelle de défense

Le studio From Software a fait le pari d’un jeu fortement orienté vers le multi-joueurs, qui constitue le plus gros du jeu. Il y a deux manières différentes de jouer en ligne, à savoir jouer les missions de la campagne en duo, ou participer à une guerre de territoires entre équipes, dans le genre « wargame ». Une originalité du jeu est la gestion du mode Histoire et du mode online sur la même carte. Un peu perturbant au début, ce système donne de la consistance à l’univers.

Avant de commencer à jouer, il vous faut intégrer une équipe. Pour cela, vous pouvez en créer une seul ou avec des amis, ou rejoindre une team existante. Une fois dans une équipe, vous pouvez inviter d’autres membres de celle-ci à participer à une mission avec vous, ou recruter des mercenaires d’autres équipes. Le mode coopératif se joue à deux uniquement, et les missions sont strictement identiques au mode solo, ce qui facilite grandement la tâche.

Le principal attrait du jeu en ligne est plutôt à chercher du côté du mode « Conquête », dans lequel une équipe composée de 1 à 5 joueurs attaque les territoires occupés par d’autres. Si une équipe comporte cinq joueurs, le dernier fait office d’opérateur. Il ne participe pas directement au combat, mais dispose d’une vision aérienne de la map, et peut ainsi analyser facilement les adversaires, et guider ses coéquipiers vers les objectifs à atteindre.

Chaque territoire dispose d’un certain nombre de « points de vie », qui diminuent ou augmentent en fonction du résultat des attaques ennemies. On ne combat pas systématiquement une autre équipe, mais le plus souvent on s’attaque uniquement aux défenses fixes d’un territoire. Si les attaquants parviennent à les détruire, le nombre de points de vie du territoire baisse. S’il atteint zéro, il ne peut plus être attaqué tant qu’il n’y a pas de joueurs de l’équipe le possédant pour le défendre directement.

Ces affrontements donnent souvent lieu à de belles passes d’armes entre méchas, aussi agréables à jouer qu’à regarder. Si les défenseurs repoussent leurs assaillants, les points de vie du territoire remontent. Si ce sont les attaquants qui gagnent la bataille, ils obtiennent la possession du territoire. Il leur faut ensuite déployer plusieurs armes de défenses pour le protéger des autres équipes et augmenter sa valeur ainsi que ses points de vie.

On peut réellement passer des heures à combattre ainsi, la variété des défenses et l’affrontement d’autres joueurs ne provoquant pas la même lassitude que les missions du mode solo. Pour ma part, je le préfère de loin au jeu en ligne sur les FPS modernes comme Call of Duty ou Battlefield.

Note

13/20

Armored Core V n’est pas un chef-d’œuvre, mais il est également loin d’être une daube. C’est un bon petit jeu, doté d’une énorme profondeur, mais qui pêche par certains aspects assez rébarbatifs, et une certaine inaccessibilité pour les néophytes de la série. Néanmoins, une fois les principes de base assimilés, on prend un plaisir jouissif à exploser tout ce qui nous barre la route à coups d’obus chimiques, d’épées laser, ou de Gatling à munitions thermiques.

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