L’AGDQ présente…
Awesome Games Done Quick a récolté 2 millions et demi de dollars, merci bonsoir ! La somme est colossale comme lors de chaque édition de l’événement, la preuve que la générosité et l’engouement des spectateurs ne sont pas près de se tarir. Si l’enthousiasme se mesure à la hauteur des dons, le marathon AGDQ 2024 peut se targuer d’avoir régalé son public une fois de plus.
Quand vous êtes dans le public justement, sur place ou plus souvent sur internet, votre regard sur les performances dépend de votre historique. Soit vous avec pratiqué le jeu présenté et vous assistez à des prouesses que vous pensiez impossibles pour un humain qui vous ressemble pourtant. Soit vous n’avez pas encore mis les mains sur le jeu en question ou vous ne le connaissiez même pas. Dans ce second cas, bien que vous ne puissiez qu’imaginer la difficulté à reproduire les arabesques des speedrunners, vous êtes capable d’identifier si l’exercice correspond à vos envies de jeu « casual » (par opposition à la pratique presque athlétique du speedrun, n’y voyez pas le ton péjoratif qui dénigrait autrefois les joueurs « casual » sur Wii).
Super Cable Boy a été ma découverte révélatrice de ce marathon. En une run magistrale, le speedrunner français Doublevil m’a « vendu » le jeu ! Après mon achat, c’est maintenant à mon tour de vous recommander cet excellent titre dont j’ignorais encore l’existence il y a quelques jours.
Super Cable Boy est un jeu de plateformes hardcore qui, rien que par son nom, rappelle beaucoup Super Meat Boy. Il sort en 2020, dix ans après son modèle et à l’issue de son développement par un certain Sørb. Le héros qui donne son titre au jeu ressemble évidemment à la console portable non genrée « Game Boy ». Derrière lui, il traîne son cordon d’alimentation qu’il accroche à la prise finale de chaque niveau pour valider sa progression.
Super Cable Boy évolue dans un monde virtuel, celui de l’informatique domestique et de ses messages d’erreur abscons. Mais alors que son univers semblait aussi stable qu’un système d’exploitation bien mis à jour, un glitch vient semer la pagaille : des bugs d’affichage apparaissent et ça, Super Cable Boy ne peut pas le supporter ! En voilà une façon de remercier les speedrunners, eux qui sont si friands de glitchs à exploiter pour ouvrir les jeux en deux.
Comme dans Super Meat Boy, le but est d’atteindre la fin d’un niveau court et exigeant avant de passer au suivant. Le curseur de difficulté ne me semble pas aussi élevé que chez notre ami de viande : par analogie avec notre personnage Cable Boy, comptez 7/10 sur l’échelle de démêlage de vieux câbles. Et puis, bien sûr, les petits niveaux s’enchaînent sans punition ni game over.
La spécificité du jeu réside dans les cartouches à récupérer à la fin d’un monde gardée par son boss bien coriace. Ces cartouches octroient des pouvoirs tels qu’un grappin, un triple saut, un dash et un interrupteur permettant d’inverser des éléments du décor. Toutes ces capacités sont un plaisir à manier, tellement elles répondent bien et créent un rythme infernal dont je raffole. Spéciale dédicace au grappin qui est remarquable de précision !
Néanmoins, c’est logique après tout, on ne peut mettre qu’une cartouche à la fois dans sa console. Pour combiner le grappin avec un triple saut ou un dash, il faut en somme mettre le jeu en pause et changer de cartouche, ce qui peut vous faire sortir de votre zone de concentration. Oh comme j’ai souhaité pouvoir utiliser tous ces pouvoirs en même temps ! Et puis je suis arrivé au dernier monde et j’ai compris ma douleur. Cet ultime ensemble de niveaux m’a bien remis à ma place en m’offrant la possibilité de changer de capacité sans interrompre la partie. Eh bien, vous savez quoi, ce palier de difficulté (plutôt bienvenu en réalité) me bloque encore aujourd’hui.
Je n’ai donc pas fini le jeu avant de vous en parler aujourd’hui. Mais en fait, c’est le propre de la découverte : vouloir en parler tout de suite à tout le monde sans attendre de faire retomber son entrain. À l’heure qu’il est, je peux de toute façon vous recommander Super Cable Boy sans hésitation.
Pour appuyer encore ma recommandation, je peux aussi faire référence à Celeste. Non, le périple informatique de Super Cable Boy n’atteint pas la cohérence « ludo-narrative » de Celeste. Les deux titres ne jouent pas non plus dans la même catégorie en termes visuels et musicaux. Par contre, Super Cable Boy et Celeste partagent la même bienveillance envers le joueur. À l’instar des fraises de Celeste, des onigiris sont disposés dans les niveaux pour apporter un défi supplémentaire. Et ici aussi, le jeu vous relaxe immédiatement en vous présentant ces bonus comme des objectifs tout à fait facultatifs qui ne doivent pas vous faire rêver à une éventuelle « bonne fin ». Si vous aimez le défi de Super Cable Boy, vous pouvez vous resservir une deuxième assiette avec les onigiris, voilà tout.
Super Cable Boy est disponible sur PC (Itch.io et Steam) et Switch au prix de 14 euros.
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