Mass Effect : édition légendaire

Mass Effect : édition légendaire

Il y a un peu plus de dix ans, dans une galaxie pas si lointaine, le commandant Shepard a débarqué sur nos consoles de salon (Xbox 360 puis rapidement Ps3). Forte d’une trilogie marquante qui aura essaimé dans les comics et sur smartphone sans oublier le dispensable Andromeda, la série était un mets de choix pour la moulinette du remake. Si la méfiance envers cette mode du recyclage est de mise, il y a de quoi baisser la garde quand il s’agit de titres de valeur.

Can you hear me Commandant Shepard

Que vous soyez un fan de la première heure qui attendait ce remake comme un messie ou un amateur de space opera qui passait par là, cette édition légendaire a de quoi attirer le chaland. Ce sont bien les trois épisodes de la série munis de tous leurs dlc (équipements, skins, équipiers, quêtes annexes et j’en passe) que l’on pourra retrouver en version 4K ultra-fluorée au protoxyde d’adamantium en fonction de la machine utilisée. Même la version Ps4 utilisée pour ce test sur une Ps4 fat propose une option d’affichage qui favorise la stabilité ou la qualité. Bien vu ! Pas de trace par contre de l’épisode spin off Andromeda mais je pense que personne ici ne déplorera cette absence. Le travail est plutôt en place, on profite de jolies textures qui conviennent bien au style général. Le premier épisode a plutôt mal vieilli mais le résultat est suffisant pour proposer son lot de magnifiques panoramas, d’armures high tech détaillées et de vaisseaux extraterrestres.

Mass Effect conte l’histoire de l’humanité à travers les yeux de John/Jane Shepard. Soldat de l’Alliance, il/elle sera envoyé(e) pour récupérer un artefact prothéen. Sachant que la dernière découverte de ce genre a permis à l’humanité de découvrir le voyage spatial (les relais cosmodésiques), les enjeux sont importants. Vous découvrez en bonus que Saren, un agent Spectre du Conseil galactique, est un traitre de mèche avec les méchants Geth qui veulent mettre la main sur la balise extraterrestre. Il suffira de peu pour que les choses s’emballent. Le Conseil aura besoin d’un nouveau Spectre, l’Alliance humaine doit défendre son statut et son territoire et l’artefact s’est détruit après vous avoir laissé la vision de l’arrivée de Moissonneurs, une race ancestrale aussi efficace sur les civilisations que les météorites sur les dinosaures. Ni une, ni deux, vous voilà premier représentant humain parmi les Spectres du Conseil et commandant de l’Alliance à bord du Normandy (véritable Epona de la série Mass Effect).

Avec le jeu de rôle en toile de fond (merci Bioware), vous pourrez créer votre avatar de façon classique mais assez complète ou profiter de l’avatar prédéfini en fonction du genre choisi. Vous pourrez sélectionner une classe qui définira les pouvoirs à débloquer. Chaque classe se définit par le type de compétences disponibles selon trois domaines principaux : la puissance militaire augmentera vos dégâts avec une arme donnée ou soutiendra votre équipe, la puissance biotique permettra de lancer des sorts et la puissance technologique servira surtout à perturber ou détourner le matériel ennemi. Chaque archétype permet donc de s’améliorer dans ces différentes puissances mais vous n’aurez jamais la possibilité de maîtriser les trois avec un seul personnage (reroll en vue ?). Sans oublier les compétences charme et intimidation qui débloquent de nouveaux embranchements scénaristiques en fonction de la situation.

J’irai revoir le Normandy

Chaque épisode possède ses mécaniques propres. Au niveau de l’arsenal, vous aurez droit aux versions futuristes des classiques pistolets, mitraillettes et fusils (pompes, d’assaut ou de sniper). Toutes les classes peuvent utiliser toutes les armes mais certaines capacités vous pousseront souvent à privilégier l’une ou l’autre. Quel que soit l’épisode, vous serez en mesure de gérer votre équipement ainsi que celui de votre escouade. Le recrutement de la bande à Shepard se fera souvent via les quêtes principales, il est cependant possible de passer à côté de certains comparses. Ces équipiers auront leur importance autant en combat qu’en dehors puisqu’il sera possible de débloquer des quêtes ou récompenses, de changer le cours d’un événement par la présence d’un protagoniste particulier dans l’équipe lors d’une mission ou encore d’entamer une romance. Loin d’être aussi démonstratives que les scènes de Witcher ou Cyberpunk, certaines amourettes ont même des répercussions sur plusieurs épisodes !

Pour le reste, vous serez aux commandes d’un shooter à la troisième personne au travers de nombreux décors qui gagnent en variété à chaque épisode. Le premier épisode vous propose des phases d’exploration planétaire à bord du Mako, buggy dont la physique est toujours aussi absurde mais qui me semble beaucoup moins pénible à piloter que dans mes souvenirs de la version Ps3. Le deuxième vous invitera à explorer la carte galactique à bord du Normandy 2.0 où vous pourrez sonder et extraire des denrées de certaines planètes. Le système d’alignement du personnage change en fonction de vos actions et votre façon de répondre aux PNJ selon deux critères : la conciliation ou le pragmatisme. Vous pourrez même déclencher des événements particuliers pendant les cinématiques en fonction dudit alignement. Le troisième épisode, en point d’orgue, vous demandera de mobiliser l’effort de guerre à bord du Normandy 3.0 en ralliant toutes les races extraterrestres contre la plus grande menace de la galaxie, rien que ça. Saupoudrez de mini-jeux de piratage, de choix cruciaux qui peuvent influencer un pan entier de l’histoire ou la simple découverte des us et coutumes parfois hilarants des races rencontrées et vous obtenez un aperçu de cette trilogie remasterisée.

Transfert de Mass

Cette trilogie permet de se lancer dans un scénario riche qui vous occupera une centaine d’heures. Le joueur a la possibilité de transférer son Shepard vers l’épisode suivant (avec donc ses choix, son histoire et ses spécifications) ou de redémarrer à zéro et d’utiliser le comics Genesis qui vous permet de définir certains choix ou embranchements importants de l’histoire. Pratique à l’époque pour les nouveaux arrivants, cette option reste intéressante pour les chasseurs de trophées actuels ou si la perte d’un personnage particulier vous est trop lourde.

La qualité du titre tant au niveau technique que scénaristique était déjà indéniable à l’époque, et ce petit ravalement de façade a été assez bien opéré que pour permettre de profiter d’un gameplay qui n’a pas beaucoup bougé mais reste efficace (à part le ciblage de pouvoir du premier qui me semble toujours aussi catastrophique par rapport aux autres épisodes) avec une qualité technique qui devra demander un peu d’indulgence dans les premières heures. En effet, les textures métalliques ou minérales sont à tomber mais font parfois effet de rustine à côté de certains humains assez ratés (Amiral Hackett, si tu m’entends !). Un mode photo sans fioritures vous offre enfin la possibilité de capter vos meilleurs souvenirs afin d’épater la galerie et permet de profiter du travail fait sur ce remake.

Vous l’aurez compris, j’étais déjà conquis par l’idée d’un remaster de Mass Effect (alors que cette mode du recyclage m’horripile) et cette édition légendaire frappe là où le fan l’attendait. Fidèle aux jeux d’origine avec la juste dose de remaniement graphique actuel, cette édition est tout simplement incontournable et complète. La seule bonne raison qui pourrait vous empêcher de vous lancer à corps perdu dans l’aventure est que vous êtes hermétique à la science-fiction ou à l’idée de perdre un allié à cause de l’un de vos choix. Plus sérieusement, c’est un jeu qui était déjà bien en avance sur son temps et qui bénéficie ici de la juste touche de modernité pour satisfaire le fan de la première heure et le curieux.

Note

16/20

Bioware et Electronic Arts nous livrent un remake en place et sans surenchère qui rend justice à une trilogie à succès de l'antépénultième génération de consoles. Ses qualités scénaristiques indéniables et son univers riche en font encore à l'heure actuelle un incontournable qui parlera à ceux qui s'y sont déjà frottés comme à ceux qui auraient loupé le coche.

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