Peut-on encore jouer « écolo » ?

Peut-on encore jouer « écolo » ?

Les dernières technologies se marient aussi bien avec l’écologie que Donald Trump avec l’humilité. Acheter des appareils dernier cri, ça pollue et les jeux vidéo ne font pas exception à la règle. La construction d’une console ou de composants informatiques a évidemment un coût environnemental, tout le monde le sait. Et il faut encore jouer après ça…

Vous vous êtes peut-être déjà dit qu’il valait mieux, écologiquement parlant, acheter vos jeux en version dématérialisée plutôt que physique. Si l’on en croit une analyse très détaillée parue sur le site Gamekult, vous avez raison ! Dans cette série d’articles instructifs, on pouvait lire ceci :

En France, il est pratiquement certain qu’il vaille mieux télécharger même les plus gros titres, comme le dernier Call of Duty et ses 150 Go, plutôt que de les acheter en boîte. Mais la donne s’inverse évidemment dès lors qu’un fichier est désinstallé puis réinstallé à une date ultérieure, ce qui suppose une nouvelle dépense énergétique à chaque nouvelle installation, là où la version physique a causé tous ses impacts lors de sa fabrication et son transport.*

Et c’est là que ça coince aujourd’hui. Prenons l’exemple de Call of Duty qui dépasse les bornes ou du dernier NBA 2K qui crève le plafond des 100 GB. Qui pourra se permettre de garder à vie des jeux aussi volumineux sur le disque dur/SSD de sa console ou de son PC ? Certes, il est toujours possible de les transférer sur un disque externe, mais on en revient alors au coût environnemental de la fabrication du matériel. Alors faut-il désormais acheter ses jeux en boîte ? Si la question ne se pose même pas pour le PC où le support physique a quasiment disparu, elle incite désormais à une réflexion plus poussée sur les (nouvelles) consoles. En insérant une galette toute fraîche dans sa console, on n’est même plus surpris de devoir télécharger une grosse mise à jour « day one ». Et que dire des patches next-gen qui vont encore alourdir l’empreinte écologique de nos « vieux » jeux PS4 et Xbox One !

On peut toujours se donner bonne conscience en jouant sur Switch. Avec sa mémoire interne réduite, la console hybride de Nintendo est fatalement moins dépensière en termes de téléchargements. Mais le loup ne viendrait-il pas d’entrer aussi dans la bergerie Switch ? Le portage de Control, trop gourmand pour que la Switch le fasse tourner avec ses propres muscles, a introduit le principe du streaming très énergivore lui aussi. Cette formule ne va certainement pas se généraliser, mais l’occasion fait le larron…

Que faire alors si l’on veut être plus catholique que le pape de l’écologie ? Hélas, il n’y a pas de solution miracle. On ne voudrait certainement pas vous donner des leçons qu’on ne va pas suivre nous-mêmes. En effet, si on se régale des jeux indé bien moins volumineux en général, on ne crache pas non plus sur un « gros » jeu obèse du giga. Tout au plus peut-on vous conseiller de réfléchir à deux fois avant de télécharger un jeu, même s’il est gratuit. Si un jeu offert avec le Playstation Plus ne vous intéresse pas, laissez-le où il est. Si vous n’arrivez pas à jouer à un tiers des titres du Game Pass, n’encombrez pas votre bande passante pour rien. Et enfin, n’hésitez pas à jouer sur vos consoles rétro qui ne vous demanderont jamais une mise à jour et qui, braves bêtes, ne consommeront qu’un peu d’électricité pour vous amuser.

*Enquête Jeux vidéo et écologie – (4/5) : le cloud gaming, un mirage écologique, von yaourt, Gamekult, 13 décembre 2019, https://www.gamekult.com/actualite/enquete-jeux-video-et-ecologie-4-5-le-cloud-gaming-un-mirage-ecologique-3050823247.html

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