My Friend Pedro
Une sortie tardive mais remarquée pour le bébé de Devolver Digital et Deadbread. Même si le jeu va fêter son année d’existence sur les autres consoles, les joueurs de l’écurie Sony avaient dû faire l’impasse sur cet ovni à mi-chemin entre Matrix et John Wick (j’ai regardé, j’ai pas trouvé Keanu !).
Un Deadpool simulator
L’avantage de tester un jeu dont on a déjà parlé, c’est qu’il me suffit de vous renvoyer à cette news : http://www.press-start.be/2020/04/my-friend-pedro-sort-enfin-sur-ps4/.
Pour les plus paresseux, sachez simplement que nous sommes en présence d’un jeu qui a bénéficié de la touche déjantée de Devolver, plutôt habile dans les massacres à coups de bouillies de pixels (Broforce ou Hotline Miami). Ainsi, le joueur se voit emporté dans une sombre histoire de vengeance teintée de délires sous LSD aux relents de banane. En effet, notre héros se réveille amnésique et affublé d’un masque qui ne manquera pas de vous rappeler le « merc with a mouth » de chez Marvel. Une banane (volante et qui parle, pas d’inquiétude) prénommée Pedro vous accueille avant de vous orienter à travers les niveaux par de petits dialogues parfois complètement futiles, parfois bien pensés et pleins de second degré.
On se trouve alors en présence d’un jeu à défilement latéral entre plateforme et shooter. Ici, le stick gauche est dédié aux déplacements tandis que le droit sera utile à la visée. Il est donc possible de marcher à reculons afin d’arroser de balles les adversaires qui vous prendraient à revers. L’arsenal est varié sans être exceptionnel. On pourra quand même mettre la main sur un pistolet (ou deux en akimbo), une petite mitraillette style uzi (ou deux en akimbo) et quelques armes plus lourdes qui ne peuvent être doublées comme un shotgun, un fusil d’assaut avec lance-grenades et un fusil de sniper. Les munitions sont limitées sauf pour les pistolets et peuvent être récupérées sur certains ennemis. Le joueur dispose d’une barre de vie en trois paliers. Quand vous perdez trop de vie, la régénération automatique ne remontera qu’à hauteur du plus bas palier atteint.
Dans la palette de mouvements, on retrouve un saut (qui peut être utilisé pour prendre appui sur une paroi verticale afin de sauter à nouveau), un coup de pied plutôt efficace qui permet aussi de lancer des objets divers sur les ennemis, une touche d’esquive qui permet de faire une vrille pour esquiver tous les projectiles et un ciblage secondaire qui vous permet d’autolock un autre ennemi lorsque vous tenez deux armes en main. Les niveaux se présentent comme un enchaînement de salles parfois remplies d’ennemis, parfois truffées de mécanismes à utiliser au prix de petites énigmes qui ont le mérite de faire souffler le joueur dans ce déluge de violence gratuite. Un système de points récompense les kills les plus sophistiqués et enchaîner les cadavres permet d’augmenter le multiplicateur de score qui disparaît avec le temps. On a donc droit à une course frénétique à travers les niveaux à la recherche de l’échauffourée suivante afin de conserver son bonus et de multiplier les saltos vrillés pendant qu’on vide ses chargeurs sur plusieurs ennemis en même temps. Et c’est là que réside tout le sel du jeu ! La course au run parfait dans un ballet stylé mais mortel. D’ailleurs, le jeu se permet d’afficher le classement des meilleurs scores de tous les joueurs. De quoi titiller les amoureux du high score !
Oui, mais ils sont où, les sabres ?
Evidemment, la ressemblance avec un certain super-héros est surtout induite par la forme du masque et le déluge de plomb. Dans les faits, on se retrouve vite dans des situations d’inconfort lorsqu’on doit jongler de la main droite entre le X du saut, le triangle pour le coup de pied, la gâchette de tir et la visée, alors que la main gauche gère les déplacements et les gâchettes pour l’esquive et l’autolock. Certains diront que c’est une habitude à prendre, j’invoquerai alors la présence d’une mécanique très simple que j’avais volontairement omise jusqu’à présent (mais quel coquin !). Le joueur dispose en effet d’une jauge de concentration grâce à laquelle il peut ralentir l’action afin de placer savamment les différentes actions qui vous permettront de nettoyer une salle de ses ennemis dans une chorégraphie jouissive et mortelle. À certains moments, on pourra même tuer un ennemi avec une poêle avant de tirer dessus afin qu’elle dévie les tirs sur les autres !
Le jeu s’articule autour de 25 niveaux répartis en plusieurs mondes (villes, égouts, monde délirant, …), plutôt convenus avec un ou deux affrontements plus originaux comme une phase en moto ou une longue chute libre. Un combat de super boss est aussi prévu mais on va éviter de trop vous spoiler. Le menu ne propose que le choix du niveau de départ mais héberge un mode qui va apporter un souffle non négligeable de rejouabilité : les modificateurs !
En effet, la recherche de modificateurs disséminés dans les différents niveaux va vous permettre de faire varier des facteurs importants du jeu. Une fois activés, ils ne permettent plus d’enregistrer son score et le comparer aux autres joueurs mais autorisent des variantes fort sympathiques. Si certains pourront vous avantager, comme tuer en une balle ou accélérer votre personnage lors du mode concentration, ils pourront aussi vous octroyer le désavantage d’être tué en une balle ou de ralentir votre vitesse… Il existe même un filtre cinéma qui change le type de caméra lors du passage en concentration.
La vie, c’est comme une boîte de chocolat
Vous l’aurez compris, ce petit jeu d’un peu plus de 4 Gb ne brillera pas par ses prouesses techniques ni son scénario très court. Il parlera clairement aux fans d’action millimétrée et de scoring. Chaque moment de jeu est une planification rigoureuse de vos actions afin d’aboutir à un carnage dont vous êtes le chef d’orchestre. Sans oublier cette course aux victimes afin d’assurer des combos qui permettront de se hisser au firmament des joueurs les plus létaux.
À l’inverse, il aura un très gros potentiel de lassitude auprès des joueurs moins compétitifs ou à la recherche d’aventures. C’est un jeu que l’on déguste comme des pralines : par petites touches pour éviter l’écœurement mais qu’on ne peut pas s’arrêter d’enchaîner tellement un niveau en appelle un autre. Quand ce n’est pas carrément un score d’un autre joueur que vous tentez de dépasser. Au moins, ce n’est pas un jeu AAA que vous payez au prix plein !
Note
12/20
Un jeu qui ne bousculera pas les codes mais qui a le mérite d'offrir un challenge original et fun.
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