Bicephal Nightmare – le shmup qui voit double

Bicephal Nightmare – le shmup qui voit double

Quand j’étais étudiant, il y a de ça quelques millions d’années, il m’arrivait souvent de voir double et d’éprouver les plus grandes difficultés à synchroniser mes deux jambes (il est des soirs où on ne fait pas le fier…). Quatre étudiants bruxellois connaissent manifestement le même trouble que moi à l’époque. À la différence près qu’ils ont réussi à en tirer quelque chose de plus intéressant qu’une gueule de bois.

Bicephal Nightmare est un shoot’em up, jusqu’ici tout va bien. L’affaire se corse quand ce jeu de tir prend deux vaisseaux et les met entre les mains d’un seul joueur. Sur un écran partagé verticalement, vous devez diriger deux petits engins spatiaux, l’un tirant vers le haut et l’autre vers le bas. Évidemment, des aliens perturbent encore votre vol en vous envoyant des projectiles dans la tôle. Enfin, il y a ces astéroïdes de malheur qui vous obligent à faire un slalom géant dans le cosmos.

Le mode de jeu de base, appelé « Get Good », est découpé en une infinité de niveaux. Dans les premiers, vous vous familiarisez avec cette jouabilité du diable : les astéroïdes avancent lentement et les ennemis sont rares. Éliminez-en quelques-uns et passez au niveau suivant. Si tout ça demeure faisable jusqu’au vingtième niveau environ, la suite a de quoi rendre fou. Les obstacles filent à toute allure et vous faites face à une nuée d’aliens à disloquer.

Vous pensez que vous pouvez faire mieux que moi ? Allez-y, ne vous gênez pas !

Soyons concret. À la manette, un stick et une gâchette par vaisseau suffisent à jouer à Bicephal Nightmare. Votre vaisseau de gauche est petit et rapide, mais n’a que deux points de vie. Celui de droite en a quatre, des points de vie, et il le paie en étant gros et lent. Spontanément, vous protégez davantage votre petit vaisseau fragile, jusqu’à succomber à la tentation de prendre des risques, un alien à la fois. Pendant que vos petits cœurs de santé chutent comme des étoiles filantes, vous tentez d’atteindre l’objectif d’ennemis à éliminer par niveau. Un vrai défi à relever qui, à moins de loucher de naissance, n’est pas du tout naturel. Après quelques parties, on parvient néanmoins à regarder l’autre côté de l’écran du coin de l’œil et on commence effectivement à diriger nos deux petits engins simultanément.

La jeune équipe de Poirecraft Studio avait encore un coup tordu dans sa manche, alors elle a décidé de vous le sortir, cadeau de la maison ! Figurez-vous que les deux côtés de l’écran sont interconnectés et que vous pouvez fort bien vous tuer vous-même. Par exemple, si les tirs de votre vaisseau de gauche manquent leur cible, ils vont réapparaître sur l’autre écran en pleine face de votre vaisseau de droite. Chouette, n’est-ce pas ? Cette subtilité bien vicieuse vous empêchera donc de mitrailler à tout va. Une bien mauvaise nouvelle quand on sait que les ennemis peuvent se manger cinq tirs dans les tentacules avant d’exploser. À vrai dire, j’aurais peut-être préféré qu’un seul impact soit suffisant pour tuer les adversaires, plus nombreux dans ce cas. Peut-être… parce que l’on peut imaginer que cela rende le jeu humainement impossible – on en est là.

Le jeu coûte moins de trois euros, difficile donc de lui reprocher un manque de contenu. Néanmoins, les développeurs ont eu la bonne idée de compléter leur jeu d’arcade par un mode « arcade » justement. La base reste la même, mais avec quelques éléments supplémentaires : points de vie à récupérer, missiles, trous noirs à la force d’attraction périlleuse, etc. Quant au mode « big run », il reprend le système classique sans découpage en niveaux, à vous de tenir le plus longtemps sans pause. On notera enfin que les graphismes sont corrects dans le genre rétro, que les écrans de chargement ont du chien et que les musiques accompagnent bien l’action.

Bicephal Nightmare est disponible sur itch.io

Note

12/20

Bicephal Nightmare a de quoi désorienter les as du shoot’em up, qui n’ont pas l’habitude de contrôler deux vaisseaux en même temps ! La sauce prend vite et les parties s’enchaînent jusqu’à remplir une bonne soirée. Pour moins de trois euros, c’est tout ce qu’on demande au jeu.

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