We Happy Few

We Happy Few

Au fil du temps, on a pu voir des petits studios sortir de très bons jeux, dont certains proposaient des mécaniques de gameplay et des histoires un peu inhabituelles. C’est le cas des Montréalais de Compulsion Games, à qui l’on doit l’intrigant Contrast sorti en 2013, avec leur nouveau titre We Happy Few. Le jeu est disponible depuis le 26 juillet dernier en accès anticipé sur Steam en stade alpha, mais offre tout de même un contenu assez considérable à l’heure actuelle.

L’illusion made in Joy

C’est une expérience un peu étrange que vous allez parcourir dans We Happy Few, qui est plutôt destinée à un public mature pour le fond de l’histoire. L’action se déroule dans la ville de Wellington Wells, qui a des aspects de ville anglaise des années 60 et un folklore local correspondant. Vous incarnez Arthur Ernest Hastings, rédacteur (ou censeur du gouvernement), qui se rend à une fête des plus normales dirons-nous. Une fois sur place, les convives l’invitent à frapper sur une piñata afin de récupérer des bonbons, mais c’est une mauvaise surprise qui l’attend une fois le coup donné. En effet, il se rend compte qu’il n’a pas tapé sur une piñata mais sur un rat et que les invités étaient en train de le manger. Sa prise de conscience est due au fait qu’il n’est plus sous l’effet du Joy, une drogue que les habitants de la ville de Wellington Wells prennent pour tout voir de manière joyeuse et colorée. Les autres invités s’en rendent compte et lui proposent de reprendre une pilule, mais Arthur refuse, les poussant à appeler les gardes pour capturer ce qu’ils appellent un « Downer ». S’ensuit une course-poursuite entre deux gardes et Arthur, où il finit par atteindre un abri sûr dans les égouts. Votre but maintenant sera de vous enfuir de cette ville par tous les moyens possibles en usant de ruses et en survivant tant bien que mal aux Wellies et aux Wastrels.

Il y a plusieurs sortes d’individus qui peuplent cette ville et en voici la liste :

  • Les Wellies : il s’agit de la plus grande partie des habitants de Wellington Wells. Prenant quotidiennement leur dose de Joy pour échapper à la dure réalité et vivre en « paix » dans leur petit monde, ils sont très regardants et suspicieux envers ceux qui ne suivent pas les règles de leur communauté. Question apparence, ils sont plutôt bien habillés et portent toujours un masque de peinture blanche sur le visage avec une expression joyeuse ancrée dessus. Cela donne d’ailleurs à certains un côté plutôt malsain quand on y regarde de plus près.
  • Les Wastrels : ce sont des Wellies qui ont mal réagi aux trois sortes de Joy existantes et qui souffrent maintenant de gros troubles de schizophrénie. Ils vivent dans une zone de la ville appelée le « jardin » où se trouvent tout un tas de maisons en ruines et de décors tout aussi tristes. Ils sont vêtus de haillons sales et l’on peut voir sur leurs visages et dans leurs paroles toute l’instabilité psychologique. Il leur arrive parfois de vouloir franchir la porte de sécurité qui mène à la zone des Wellies mais cela engendre des combats qui se terminent bien souvent par un décès.
  • Les Downers : c’est un terme désignant ceux qui ne prennent plus de Joy, dont le personnage que vous incarnez est un parfait exemple. Si un Downer est détecté parmi les Wellies, la garde sera alertée pour neutraliser ou chasser l’individu récalcitrant.
  • Les Bobbies : il s’agit des gardes de la sécurité de Wellington Wells. Ils ressemblent en tout point aux policiers anglais et arborent eux aussi des masques de peinture sur leurs visages. Ils sont facilement à l’affût de la moindre chose suspecte et n’hésiteront pas à vous tomber dessus à six contre un si jamais ils sifflent l’alerte.

Le jeu vous proposera de suivre l’histoire de trois personnages au total, mais dans la version actuelle seul Arthur est jouable. Ils devront tous faire face à leurs souvenirs passés qui les ont forcés à arrêter de prendre du Joy. Pour Arthur par exemple, on peut voir une coupure de journal qui parle de son frère et de la guerre qui a eu lieu contre les Soviétiques. Ce flashback semble le toucher de manière très significative ; il devra donc y faire face pendant qu’il essaiera de fuir la ville en même temps. En plus de cela, il y a plein de petites quêtes secondaires qui pourront vous en apprendre un peu plus sur l’histoire qui se cache derrière la ville et certaines personnes.

De la survie au programme

We Happy Few, vous devrez non seulement vous échapper, mais aussi survivre dans cette ville de « fous ». Le jeu propose une gestion de la faim, de la soif, du besoin de sommeil, et ajoutez à ça le fait de pouvoir tomber malade et d’avoir des blessures comme le saignement. Tout ce qui touche aux consommables sera évidemment à dénicher dans les différents endroits de la ville, comme l’intérieur des maisons, sur vos pauvres victimes (assommées ou tuées) ou dans la nature. Il y a également un système de crafting pour vous permettre de fabriquer des objets de soins ou vos armes, mais aussi des objets utilitaires pour désamorcer des pièges par exemple.

Mais la survie ne s’arrête pas là, car il faut aussi pouvoir se fondre dans la masse sans se faire démasquer. Les Wastrels seront largement moins méfiants envers vous que le sont les Wellies, et cela commence par les habits que vous portez. On commence le jeu avec un costume bien déchiré, qui est parfait pour ne pas énerver les Wastrels, mais si jamais vous vous rendez dans la zone des Wellies affublé de ce costume, vous déclencherez des soupçons assez rapidement. Il vous faudra donc confectionner un costume soigné qui n’émettra plus de doutes chez les Wellies.

Il n’y a pas besoin de se droguer tout le temps au Joy pour se balader chez eux, car cette drogue vous servira surtout à passer certains scanners de porte qui sont conçus pour détecter la présence de Joy dans le corps humain. La joie et la politesse sont les meilleurs moyens de ne pas éveiller les soupçons au milieu des passants, car si l’un d’eux vous souhaite la bonne journée et que vous l’ignorez, cela peut vite partir en cacahuète. Et pour ceux voulant évoluer la nuit dans la ville, sachez qu’il y a un couvre-feu de rigueur et les gardes patrouillent en plus grand nombre dans les rues, donc ne croisez pas leur route… Une dernière chose à savoir, chaque fois que vous mourrez et que vous recommencerez une partie, la ville sera générée d’une autre façon. Ce qui fait que chaque partie est différente et cela poussera le joueur à l’exploration au lieu de mémoriser un chemin tout tracé.

Conclusion

Malgré son statut de jeu en alpha, We Happy Few arrive à séduire avec sa thématique d’un monde bercé dans une illusion produite par une drogue, dont certains veulent tout faire pour s’en échapper. La version complète proposera de suivre l’aventure de trois protagonistes dont les destins se croiseront, mais reste à savoir si ce sera en bien ou en mal. On pourra prendre plaisir à parcourir une ville d’Angleterre dystopique des années 60 dont chaque quartier possède son empreinte propre. Le sentiment de vouloir se cacher à tout moment est aussi bien présent et vous forcera à une certaine vigilance en soi.

L’aspect survie ajoute aussi une difficulté qui pousse le joueur à farfouiller un peu partout pour satisfaire ses besoins. On espérera cependant que certaines corrections seront faites à ce niveau-là, car le besoin de manger et de boire se ressent un peu trop fréquemment durant une journée et incitera plus le joueur à chercher constamment des ressources plutôt qu’à évoluer dans les zones.

Réactions

  • spacecowboy le 11/08/2016

    La récolte de ressources à tous les coins de rue, c’est LE point qui me laisse perplexe dans We Happy Few. Je trouve déjà que cette récolte est trop envahissante dans Bioshock, alors là…

    Mais je pense que la qualité de l’ambiance compensera largement. Merci d’ailleurs d’avoir si bien décrit les catégories de personnages et l’atmosphère des lieux ! Ca donne déjà envie d’être à la sortie du jeu.

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  • cyborgjeff le 17/08/2016

    Ha ben je ne suis pas étonné que ce soit un jeu de la même équipe que « Constrast », l’ambiance et le style sont assez similaires : )

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