
Monster Hunter 3 Ultimate
Monster Hunter est une série qui rencontre un grand succès au Japon mais qui est encore méconnue en Europe. C’est la rencontre improbable entre Pokémon, Jurassic Park et notre émission « Chasse et pêche » préférée des lendemains de cuite. Monster Hunter Tri a été un grand succès sur Wii ; jeu complet et addictif, il a su séduire et son mode coop online gratuit justifiait à lui seul l‘achat du titre. À l’heure où les portages HD sont à la mode, que se cache-t-il exactement derrière cette version ultimate ?
Coupons tout de suite court à cette question, MH3U n’est pas un simple portage HD, c’est presque un nouveau jeu. On ajoute 4 armes, on double le nombre de monstres (de 35 à 70) et les armures qui vont avec. Le mode solo se voit doté d’un niveau High Rank et le mode multi d’un rang G. Bref, le contenu est pour ainsi dire doublé à tous les étages. Les fans ont souvent reproché à MHTri un manque de contenu par rapport à ses prédécesseurs, Capcom l’a bien entendu et corrige le tir. D’un point de vue graphique, c’est assez beau pour un portage HD, certains décors offrent une vue imprenable et les Monstres sont soignés. On regrettera cependant quelques décors décevants et des textures bien baveuses par-ci par-là.
Dans la peau d’un jeune chasseur d’un petit village perdu sur une île paradisiaque, vous êtes chargé d’aider le village à prospérer en ramenant de précieuses ressources durant votre chasse quotidienne. Cette phrase résume à elle seule le scenario de MH3U et la traduction française approximative aura vite fait de casser le peu d’immersion qui s’en dégage. Et pourtant… la chasse a la Wyverne ou autre créature jurassique, arme à la main, a de quoi séduire. C’est par là que le charme opère, le souffle épique de la confrontation est présent et bien rendu.
Le début du jeu est long et monotone, surtout pour les vétérans. Le tutorial est obligatoire et les premières missions pas très exaltantes. La récolte aux champignons c’est mignon comme titre pour Dora l’exploratrice mais ça s’arrête là. Une fois arrivé à son premier « Monstre » menaçant, on remarque le soin apporté aux animations et comportements des créatures. C’est là que la véritable aventure commence. La première course poursuite avec – pardonnez-moi l’expression – un Rathalos aux fesses marque les esprits. La proie s’énerve, se fatigue, mange ou fuit. Chaque Monstre a un comportement qui lui est propre et il faut souvent adapter technique et équipement à la bête que l’on chasse si on ne veut pas finir en petit déjeuner. Vous aurez la possibilité de vous confectionner un nombre impressionnant de potions, pièges, bombes et autres ustensiles pour vous aider dans votre tâche. Vous avez d’ailleurs tout intérêt à le faire car le bon outil simplifie un combat difficile. En somme, vous devrez vous montrer plus patient que bourrin.
Le système de combat n’est pas facile a prendre en main, il ressemble un peu à celui de Dark Souls. Il y a une certaine lourdeur dans les actions du chasseur ce qui oblige à viser juste et à penser chaque action pour ne pas offrir son corps à la bête. La caméra doit être contrôlée manuellement ; un système de verrouillage est apparu mais il permet juste de centrer la caméra sur le monstre en temps voulu. Gérer la caméra fait partie du gameplay mais pas les problèmes de collisions. Être acculé contre un mur vous causera de gros problèmes simplement parce que vous ne verrez plus rien. Le problème est le même avec le Duramboros (Wyvern équipé de deux cornes sur sa tête ainsi qu’une grande queue en forme de masse pour cogner.), il est tellement grand qu’on ne voit souvent plus rien à l’écran ! Néanmoins, tout le reste est très jouable et gratifiant une fois maîtrisé.
Il y a douze types d’armes différentes et chacune possède un gameplay qui lui est propre. De ce côté, l’expérience de Capcom parle tout de suite. Changer de type demandera un temps d’adaptation et, idéalement, un set d’armure adéquat. Si vous vous limitez au minimum d’équipement et que vous faites preuve de talent, la campagne solo pourra se terminer en une trentaine d’heures (à vue de nez). Si vous voulez tester un peu de tout et que vous vous attaquez au mode online… Je suis personnellement à plus de 330 heures sur ma partie et je suis loin d’en avoir fait le tour.
Le mode online est stable et assez bien pensé. La communauté est conviviale et il est facile de trouver un groupe ou de l’aide si vous en avez besoin. Le nombre de morts étant limité, la coopération est obligatoire. Laissez mourir un coéquipier et c’est tout le groupe qui est sanctionné, trois et c’est l’échec. Néanmoins, la plus grosse partie du mode online peut se faire sans être un grand stratège, pour peu que vous soyez prudent et préparé. De plus, les aléas et imprévus de la chasse auront vite fait d’occasionner moult situations cocasses. La franche rigolade est souvent de la partie, surtout si vous jouez entre amis. Le rang G comporte tellement de quêtes qu’il prend à lui seul plus de temps que tout le reste. Obtenir les meilleurs armes et armures du jeu demande de la patience et un investissement proche de celui d’un MMO sans exiger le moindre abonnement. La version 3DS du titre ne propose de mode online que si elle est liée à une Wii U, ce qui vous oblige a posséder les 2 versions ou à jouer chez une connaissance ayant une version Wii U. L’intérêt de la version 3DS s’en trouve diminué.
Qualités
+ 12 armes et autant de styles de gameplay différents
+ 70 Monstres qui ne se laisseront pas faire !
+ Un monde riche en objets, armures et subtilités
+ Une durée de vie s’approchant d’un MMO
Défauts
– Début assez lent
– Bugs de collision de caméra
– Quelques textures baveuses
Note
16/20
Bien plus qu’une simple adaptation HD, Monster Hunter 3 Ultimate possède un contenu riche, ainsi qu'un mode online long et abouti. Pour peu que l’on passe à côté du scénario quasi inexistant, de quelques problèmes de caméra et de textures parfois grossières, le jeu est terriblement addictif et a l’effet d’un aspirateur à vie sociale. Il fourmille de subtilités de gameplay que l’on découvre au fur et à mesure de sa progression. Si vous avez toujours voulu tâter de la Wyverne et que vous êtes prêt à mouiller votre chemise, ce jeu est fait pour vous.
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