Seul survivant d’une mission de colonisation spatiale qui a mal tourné, vous vous retrouvez abandonné à la surface d’une planète hostile. Votre seul espoir de survie : construire des machines et l’équipement de défense nécessaire pour tenir à l’écart les aliens qui ne verront pas votre arrivée d’un bon œil.

Factorio est un jeu atypique : de type micro-gestion avec une pointe d’action stratégie, il est centré sur l’exploitation des ressources minières, la planification et la construction d’usines ainsi que l’automatisation de chaines de production vous procurant le matériel nécessaire pour organiser votre défense. Financé il y a 2 ans à hauteur de 21.000€ par une campagne IndieGogo, l’équipe fraîchement installée à Prague étoffe, améliore, adapte le concept de version en version. Il n’a beau être qu’en alpha, Factorio offre d’ores et déjà des centaines d’heures de jeu à ceux qui apprécieront son gameplay si particulier, et cela avec une stabilité exemplaire. Une jeune équipe de seulement six membres, mais qui sait ce qu’elle fait et qui est à l’écoute de sa communauté.

Maintenant que la version 0.11 apportant le multijoueur est stabilisée, les développeurs se concentrent sur la prochaine étape majeure : la version 0.12, qui apportera sont lot de nouveau contenu et qui sera synonyme de sortie sur Steam. Cette étape est devenue presque cruciale dans le succès d’un titre. Le moment est donc idéal pour faire le point sur Factorio.

Production d’électricité

La survie par la technologie

La partie commence simplement : vous êtes seul dans un monde hostile généré aléatoirement. Depuis une vue du dessus, vous contrôlez votre personnage grâce au clavier tandis que vous manipulez les éléments de l’interface à la souris. Celle-ci se compose d’un inventaire, d’une barre d’accès rapide, d’un écran dédié aux recherches et d’une carte du monde. Rapidement, vous identifiez plusieurs ressources : eau, bois, pierre, fer, cuivre et pétrole.

Dans Factorio, survivre ne consiste pas à se construire un abri de fortune pour la nuit tout en cherchant de quoi se sustenter le jour comme le proposent de nombreux jeux de survival tels que DayZ, Rust, Don’t Starve ou encore Minecraft (qui est d’ailleurs une des sources d’inspiration des créateurs). Survivre, c’est ici avant tout redévelopper la technologie, c’est se balader équipé d’une power armor dans son tank, c’est dégommer de l’alien entouré d’une armée de robots sentinelles, pendant que les usines en assemblent encore plus et produisent les munitions nécessaires aux tourelles de défense de votre complexe militaro-industriel.

Avant d’en arriver là, il sera nécessaire de réaliser énormément de recherches. Pour cela, il faudra construire des laboratoires et les alimenter en énergie et ressources. L’objectif est fixé : faire fonctionner un laboratoire ! La première étape consiste à produire de l’électricité. Cela demande de placer une pompe à eau, des tuyaux, plusieurs boilers et une génératrice.

Equipé de votre pioche, vous commencez à vous attaquer à l’extraction manuelle des différents minerais. C’est la seule fois du jeu où vous serez contraint de le faire.

Destruction d’un village alien

L’art de l’automatisation

Factorio est un jeu dans lequel il est nécessaire de tout automatiser. A main nue il est impossible de produire la quantité de ressource nécessaire pour un bon développement. Des extracteurs sont utilisés pour récupérer les minerais, des tapis roulants pour déplacer les ressources, des fours pour les transformer, des usines pour les assembler, des bras robotisés pour les manipuler, des trains pour les faire voyager, des coffres pour les stocker, des robots volants pour les distribuer, etc.

Vous avez mis en place votre production électrique. Les tuyaux acheminent l’eau extraite du lac par les pompes vers les boilers. Une fois transformée en vapeur, celle-ci est dirigée vers les générateurs qui alimentent le réseau. Les extracteurs de minerai y sont reliés et produisent du charbon. Celui-ci est acheminé via un tapis roulant et chargé dans les boilers grâce à une pince robotisée. Et voilà, la boucle est bouclée : vous avez franchi le premier stade du jeu en créant votre toute première chaîne de production.

Le cœur du gameplay se trouve donc dans la planification, la construction et l’optimisation de vos lignes de production, qui sont les seuls moyens à votre disposition pour construire en nombre suffisant le matériel qui vous est nécessaire. De plus en plus complexe et volumineuse, leur organisation optimale représente un défi qui ne peut que titiller les amateurs de casse-têtes ou de micro-gestion. Lorsque l’on regarde le réseau de transport de ressources mis en place dans les parties avancées, on comprend parfaitement l’inspiration de Open Transport Tycoon, d’ailleurs assumée par les développeurs.

Une base plus avancée

Une montée en puissance controlée

Une fois le doigt mis dans l’engrenage, Factorio est un jeu prenant dont il devient difficile de se détacher. La construction de chaque ligne de production devient un accomplissement en soi et permet au joueur de ressentir une petite satisfaction et une motivation pour attaquer le défi suivant. Rares sont les éléments qui viennent nuire à cette boucle vertueuse. Le plaisir se trouve donc dans le défi d’organiser correctement vos installations, et ce défi est sans cesse renouvelé grâce aux deux mécaniques principales du jeu.

Premièrement, les fioles, ressources permettant aux laboratoires de fonctionner, sont de quatre types correspondant à différents niveaux dans le jeu. La fiole rouge, dont la production est facile à mettre en place, vous permettra de réaliser les premières recherches : tapis roulants souterrains, séparateurs de tapis, pinces robotisées plus longues ou plus rapides, tourelles de défense, munitions, etc. Les éléments de gameplay se débloquent de manière progressive, permettant ainsi au joueur de les appréhender facilement. Une fois ces nouvelles possibilités maîtrisées, vous serez capable de produire la fiole suivante, vous ouvrant ainsi la voie à de nouvelles recherches et développements.

Deuxièmement, les aliens, seuls éléments nuisibles du jeu, sont attirés par la pollution générée par vos industries. Puisqu’elle est faible au début du jeu, les problèmes sont réduits au minimum. Il n’en sera néanmoins pas de même durant toute la partie, et il s’avérera vite indispensable de concevoir des défenses efficaces durant le développement de la base, au risque de tout perdre durant une mauvaise nuit où les « biters » seraient de sortie.

Laboratoire et fioles

Conclusion

Factorio est un jeu atypique qui provoque souvent des réactions tranchées chez les joueurs qui l’ont essayé. Certains ne prennent aucun plaisir avec ce jeu et le comparent à un programme de logistique, alors que d’autres le sanctifient et y consacrent un temps considérable. Pour ma part, en tant qu’amateur de jeux de gestion, j’ai adoré Factorio. Il est à la fois facile à prendre en main (il n’y a par exemple aucun tableau de chiffres ou de statistiques, pourtant propres aux jeux de gestion traditionnels) et complexe à maîtriser. On prend aussi un plaisir bête à regarder tout ce petit monde automatisé s’activer sans cesse.

Et vous ? Que pensez-vous de ce jeu ? Si vous n’êtes pas encore prêt à débourser 15€ pour ce jeu, vous pouvez tout de même l’essayer en téléchargeant la démo gratuite. Un point de plus pour l’équipe tchèque, à une époque où les démos se font trop rares.