3D After Burner II

3D After Burner II

Du relief pour un classique

En forçant bien, il est possible de faire rentrer des bornes monumentales dans la petite Nintendo 3DS. Miracle de la miniaturisation, Space Harrier et Super Hang-On tiennent dans une 3DS (taille XL ou Small) ! Nous vous en avions déjà parlé dans notre présentation des premiers Sega 3D Classics*, dont voici la dernière fournée : 3D After Burner II.

* Ouais, on est au courant qu’on vous avait promis entre-temps un article sur les 3D Classics suivants et Galaxy Force en particulier. Cet article finira peut-être par arriver si nous parvenons à régler ces satanés problèmes de paresse et de mauvaise mémoire.

Ca vous ennuie les patchs de type correctif ou add-on à télécharger (mon record à battre : 12 gigas sur Killer Instinct pour Xbox One) ? Alors imaginez-vous la douleur des tenanciers de salle d’arcade dans les années ’80 quand Sega a annoncé After Burner II. Parce que remplacer une borne, c’est quand même autre chose qu’attendre la fin d’un téléchargement ! Vous pouvez donc facilement concevoir la rage habitant les exploitants de salle quand Sega publie une « suite » à After Burner… qui est en fait le même jeu avec quelques ajustements. Le « jeu comme il aurait dû être à sa sortie » en somme.

3D After Burner II title

Bon, on va dire que vous êtes Tom Cruise dans Top Gun – même si vous ressemblez plus à Sim ou Carlos en réalité, on s’en fiche. À bord de votre F14 – et non de votre Twingo 60 chevaux de tous les jours – vous fendez le vent dans des décors blue sky avec une musique rock. Seeeeegaaaaaa ! Sans raison particulière, tous les autres avions des parages en veulent à votre fuselage. Ca vous balance des missiles dans tous les sens, alors vous ne vous laissez pas faire : vous utilisez votre mitrailleuse automatique et surtout vos missiles à tête chercheuse. Shoot to kill !

Vous visualisez votre F14 de l’extérieur, sans possibilité de basculer vers une vue cockpit. Oh, du calme ! on est en 1987, alors vous me ferez le plaisir d’attendre gentiment les Star Wars Arcade et les Starfox. Et puis, la vue extérieure serait de toute façon la seule perspective jouable, puisque le but du jeu consiste surtout à slalomer entre les missiles ennemis. En permanence, vous gigotez dans tous les sens pour passer au-dessus, en dessous, sur la gauche et sur la droite de ces projectiles mortels. Au moindre contact, vous explosez dans un déluge de feu et de fumée, très réussi pour l’époque (1987, mec). Pour éviter que cela n’arrive, à vous aussi de tirer le premier en verrouillant les ennemis à longue distance.

Votre débâcle se traduit à l’écran par plusieurs animations de mort différentes, que vous aurez l’occasion d’admirer à satiété. On n’arrête pas de mourir dans After Burner II, ça en devient presque un défaut du jeu. Une difficulté de sadique qui faisait rentrer des pièces et des pièces dans les monnayeurs d’arcade. Malgré cette ruine financière, les joueurs restaient assis sur le siège de la borne, principalement pour profiter justement de cette borne sensationnelle. Dans sa version deluxe, After Burner 1 ou 2 s’installait dans une extraordinaire reproduction de cockpit, que des moteurs agitaient en fonction de votre maniement du manche. L’arcade tendance fête foraine, mais pas seulement.

En faisant abstraction de cette borne, le jeu reste impressionnant. Il défile à toute vitesse dans une simili-3D faite de grossissements de sprites. Et puisqu’on parle de 3D, venons-en à la version qui nous intéresse : 3D After Burner II sur 3DS. Si vous avez déjà joué aux précédents classiques de cette gamme, vous savez déjà que Sega et son studio M2 maîtrisent leur sujet. L’impression de relief est toujours aussi saisissante, dans le portage d’After Burner comme dans celui de Space Harrier ou Super Hang-On. Soulignons encore une fois l’exploit de procurer une expérience soufflante avec un titre des années ’80. Pour la peine, ce traitement 3D est contraint de dévoiler les entrailles graphiques du jeu, dont les décors sont formés d’une succession de plans installés comme dans un livre pop-up. Le tour de passe-passe du créateur Yu Suzuki est donc visible dans 3D After Burner II (et 3D Galaxy Force), alors qu’il est transparent dans 3D Space Harrier et 3D Super Hang-On.

3D After Burner II borne3D After Burner II

Magie de la 3D relief : cette profondeur sert le gameplay en vous permettant d’éviter plus facilement les missiles qui vous veulent du mal. Non pas que le jeu en devient facile (oh ça non !), mais il semblera moins injuste. En réglant l’option de difficulté au minimum et le nombre de vies au maximum, vous pourrez parvenir à boucler l’aventure en une seule partie (de trois crédits). Pas de quoi être réellement fier, mais n’en demandez pas trop. Si vous persistez à être mauvais, vous aurez quand même la chance de repartir à un niveau déjà terminé lors de votre prochaine partie. Si avec ça, vous n’arrivez pas à voir la photo de fin Top Gunesque, arrêtez le jeu vidéo pour de bon !

La richesse des options est une autre excellente habitude des 3D Classics de Sega. Commençons par le juke box contenant les musiques du jeu, aussi géniales que celles d’Out Run, Space Harrier ou Fantasy Zone. Normal, c’est le même compositeur qui a signé toutes ces compositions fantastiques : Monsieur Hiroshi Kawaguchi le Grand ! Ensuite, le réglage de la borne vous comblera avec tous les types de borne disponibles, venant encadrer l’écran avec soin. Si vous le souhaitez, ce cadre de borne remuera même en suivant vos mouvements (comme sur la version deluxe en arcade, miam). Les commandes se règlent elles aussi à votre meilleure convenance, notamment avec la possibilité d’attribuer le tonneau directement à un bouton. Chouette, mais contrairement à ce qu’affirment les animaux de Starfox, on ne règle pas tout en faisant un barrel roll…

Enfin, deux « modes » supplémentaires apportent une touche originale. L’un d’eux vous permettra de ralentir l’action temporairement (une sorte de bullet-time), comme dans le récent After Burner Climax. Même si les capacités de freinage et d’accélération sont déjà intéressantes de base – et génératrices de sensations fabuleuses – ce ralenti pourra vous sauver la vie en cas de détresse. L’autre mode ajoute une sorte de scénario en vous inventant un adversaire principal. Cela dit, After Burner est déjà scénarisé dans son action même. Au fil des 23 niveaux (d’une minute environ), vous aurez bel et bien l’impression de progresser dans une histoire. Tout d’abord, avec quelques avions au loin qui semblent vous avoir repéré. Ensuite, pris en chasse par des ennemis coriaces que vous laisserez vous doubler en freinant. Puis, pourchassé par des missiles visant la queue de votre F-14 (avec un bel effet de superposition 3D). Enfin, via les séquences bonus de plusieurs formes : ravitaillement de missiles en plein vol, atterrissage momentané sur le sol de votre base (en croisant au passage la moto de Hang-On et la Ferrari d’Out Run) et lors des stages de pilotage dans le camp ennemi avec des installations secrètes et dangereuses à faire exploser. On suit donc bel et bien une petite histoire, même si on se contente en réalité de « locker » des ennemis pour leur envoyer des missiles une fois qu’on entend le fameux « Fire ! ».

À force de s’enflammer pour ces classiques de Sega en 3D, on rêve des futures sorties dans cette gamme. Nous avons en tête plusieurs titres qui feraient parfaitement l’affaire… Vous voulez deviner lesquels ? Press-Start offre un code pour télécharger 3D After Burner II au premier qui trouvera le plus de titres parmi ceux que nous avons retenus. Rendez-vous sur notre page Facebook pour découvrir les indices et participer à ce mini-concours !

Note

16/20

Avant cette version 3DS, il était établi que le meilleur portage d’After Burner se trouvait sur 32X dans l’édition After Burner Complete. Mais ça, c’était avant… 3D After Burner II est la meilleure représentation de la borne originale sur un support domestique. Mieux, elle la sublime par son effet de relief et ses options typiques de la gamme Sega 3D Classics.

Réactions

    • spacecowboy le 07/02/2015

      Il y a justement quelque chose d’amusant dans le portage C64. Les versions européenne et américaine ont été développées par deux équipes différentes et, selon ce que j’ai lu dans le magazine anglais Retrogamer, l’édition américaine est largement meilleure.

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