Bonne nouvelle : pour une fois, les extraterrestres n’ont pas envahi la Terre ! Hélas, au lieu de profiter de cette paix interplanétaire (qui ne saurait durer, soyons-en sûrs), les peuples humains se sont lancés dans une guerre sans merci. Vous voilà réquisitionné pour combattre l’ennemi à bord de votre hélicoptère.

Faites des scores, pas la guerre

Les shoot’em up se distinguent rarement par leur scénario. Celui d’Under Defeat parvient pourtant à interpeller par son propos militariste nauséabond. Vous incarnez ainsi une pilote de l’Empire qui part à l’assaut des forces de l’Union, vous portez un uniforme qui ressemble comme deux croix gammées à celui d’un officier nazi, et vos supérieurs vous adressent la parole en allemand. Je ne sais pas vous, mais moi, je suis plus à l’aise avec le thème classique de l’invasion extraterrestre. N’ouvrons pas ici un débat qui n’a pas lieu d’être et précisons seulement que dans ce contexte, vos ennemis n’utilisent pas de soucoupes volantes, mais plutôt des chars ou des avions réalistes.

Les shoot’em up se distinguent rarement par leur scénario. Celui d’Under Defeat parvient pourtant à interpeller par son propos militariste nauséabond. Vous incarnez ainsi une pilote de l’Empire qui part à l’assaut des forces de l’Union, vous portez un uniforme qui ressemble comme deux croix gammées à celui d’un officier nazi, et vos supérieurs vous adressent la parole en allemand. Je ne sais pas vous, mais moi, je suis plus à l’aise avec le thème classique de l’invasion extraterrestre. N’ouvrons pas ici un débat qui n’a pas lieu d’être et précisons seulement que dans ce contexte, vos ennemis n’utilisent pas de soucoupes volantes, mais plutôt des chars ou des avions réalistes.

La guerre verticale, à quelques degrés près

Under Defeat est un shoot’em up vertical qui vous place aux commandes d’un hélicoptère de combat. Pour anéantir vos adversaires, vous pouvez d’abord vous servir de votre tir principal qui n’est pas évolutif. Ensuite, vous disposez d’une réserve de « smart bombs » qui font exploser une bonne partie des ennemis à l’écran tout en vous gardant invincible un instant. Enfin, vous obtenez parfois des « options » qui se présentent comme des petits modules combattant à vos côtés. Ceux-ci ne frappent pas en permanence ; il faut les laisser refroidir et les recharger ensuite en relâchant le bouton de tir pendant un temps plus ou moins long selon l’option. Il existe trois types d’option, chacun nécessitant un temps de chargement d’une durée proportionnelle à sa puissance.

Si le système d’armement est plutôt classique, le maniement de l’hélicoptère l’est moins. Essayons de l’expliquer clairement. Tant que vous maintenez le bouton de tir enfoncé, votre véhicule se meut normalement dans toutes les directions. La particularité réside dans le déplacement horizontal lorsque l’hélicoptère ne fait pas feu. Si vous relâchez le bouton de tir et que vous faites un déplacement horizontal, votre véhicule ira dans la direction imprimée et s’inclinera de quelques degrés. En pressant alors le bouton de tir, vous verrouillez cette inclinaison. Jusqu’à ce que vous relâchiez le bouton de tir, ce qui aura pour effet de redresser l’hélicoptère dans son orientation rectiligne. Cette petite finesse de gameplay fait l’originalité d’Under Defeat et l’isole de la production actuelle.

La guerre à l’ancienne

Le genre du shoot’em up est vieux comme le jeu vidéo. Depuis ses débuts, il a évolué jusqu’à un stade qui constitue peut-être la pureté aux yeux des spécialistes, mais qui exclut les joueurs du dimanche. Auparavant très accessible, le shoot’em up est devenu une affaire de pros dans son orientation actuelle que l’on appelle « manic shooter » ou encore « danmaku ». Ce sous-genre dominant qui place le joueur au centre d’une avalanche de boulettes n’est pas du goût de chacun ni à sa portée. Pour ceux qui se sentiraient dépassés par ce gameplay frénétique, Under Defeat est une bonne pioche. Le titre de G.rev coupe la poire en deux en affichant à l’écran une quantité de tirs raisonnable que l’on pourra éviter en gardant sa santé mentale intacte. Avec de l’entraînement et de la mémorisation, la plupart des joueurs seront capables de voir la fin du jeu. Les plus doués monteront le niveau de difficulté, tenteront de finir le jeu en un seul crédit et feront la chasse au meilleur score.

Le système de scoring d’Under Defeat est très simple. À la fin de chaque niveau, votre score est calculé en fonction de votre précision, de votre vitesse d’exécution et de votre réserve de bombes. Durant la partie, vous obtiendrez aussi de meilleurs points en utilisant les options au moment opportun. Lorsque vous atteindrez un score respectable, vous pourrez bien sûr crâner sur les classements en ligne, une nouveauté de cette édition sur consoles « HD ».

La guerre modernisée

S’il est question aujourd’hui d’une édition HD, vous vous doutez qu’il existait déjà une version « basse définition ». Under Defeat fit une première apparition sur le système arcade Naomi avant d’être porté post mortem sur sa déclinaison de salon, la Dreamcast. L’on crut même un moment que le shoot’em up de G.rev serait le tout dernier jeu sur la console de Sega. Cette sortie atypique sur une console moribonde explique la diffusion confidentielle du jeu et donc la difficulté d’en obtenir une copie. Comme souvent dans ce cas-là, la rareté de l’objet a fait flamber sa cote sur le marché de l’occasion et, en fin de compte, bien peu de gens ont pu jouer à Under Defeat à l’époque (légalement s’entend). Cette réédition HD a donc un double objectif : rendre le jeu accessible à un public plus large et assurer un rendu graphique satisfaisant sur les écrans actuels.

Déjà très fins sur Dreamcast, les graphismes du jeu ont été portés à un niveau correspondant aux standards actuels. Le résultat est superbe et peut s’admirer le nez proche de l’écran. Malgré tout, en raison de sa nature verticale, Under Defeat ne remplit qu’une petite zone du téléviseur ; une évidence pour les amateurs du genre qui seront heureux de trouver un mode « tate » faisant pivoter l’image à 90° de manière à remplir tout l’écran. Néanmoins, tout le monde ne possédant pas un écran rotatif, le menu propose un nouveau mode 16/9. Étendu sur toute la largeur de la dalle, le jeu ne perd rien en beauté graphique. En revanche, cet écrasement de l’affichage réduit le champ de vision et les possibilités d’anticipation du joueur. Le format 16/9 m’a gêné personnellement, si bien que je suis vite revenu au format standard. Bien entendu, quand on a pris une habitude, il est difficile d’en changer. Dès lors, ceux qui découvriront Under Defeat avec cette réédition s’accommoderont peut-être de cet affichage au format 16/9. Il en va de même pour le nouveau mode de contrôle.

En arrivant sur les consoles de dernière génération, Under Defeat découvre les manettes à double stick et s’y adapte. Outre la maniabilité classique, le joueur peut ainsi opter pour un mode de contrôle alternatif ; il déplacera alors l’hélicoptère avec le stick gauche et réglera l’orientation avec le stick droit. Un système satisfaisant qui tient mieux compte des manettes actuelles. À moins que vous ne possédiez un stick arcade, auquel cas vous voudrez naturellement profiter de votre ami à gros boutons.

Dernière nouveauté notable de cette édition : un hélicoptère supplémentaire. Plus lourd que la version originale, ce nouveau venu change le gameplay en abandonnant le système des options. Lorsque vous combattez dans le cockpit de cet oiseau de métal inédit, les bonus d’option ne vous adjugent pas un mini-allié, mais transforment votre tir principal. Cette configuration apporte une variation intéressante qui rend néanmoins le jeu moins stratégique.

Enfin, pour justifier le statut « deluxe » de cette édition, l’éditeur Rising Star Games ajoute un CD comprenant les pistes audio des musiques réarrangées et quelques illustrations. Rising Star Games qui avait déjà distribué chez nous Akai Katana, DoDonPachi Resurrection et Deathsmiles, fait à nouveau un excellent boulot. Permettez-moi d’encourager cet éditeur passionné à poursuivre sur cette voie en nous faisant découvrir toujours plus de jeux réservés à d’autres continents.

La guerre technologique

Techniquement, c’est à peine si l’on se rend compte que le jeu tournait à l’origine sur Dreamcast. Les machines de guerre sont superbes, les décors fouillés, les explosions impressionnantes, et l’animation ne cafouille jamais même à deux joueurs (uniquement en local à notre grand désespoir). Le parcours sans faute se poursuit avec les musiques (originales ou remixées pour l’occasion) qui accompagnent parfaitement l’action, et des bruitages pétaradants. On ne demande rien de plus à ce shoot’em up qui remplit pleinement le cahier des charges du genre.

La guerre originale

L’originalité d’Under Defeat provient en réalité de deux influences. Le déplacement particulier du véhicule montre clairement une filiation avec Zero Gunner 2, un autre remarquable titre du genre sur la console de Sega, dans lequel on pilote aussi un hélicoptère orientable d’une manière similaire. Par ailleurs, le survol de décors naturels et boisés rappelle immanquablement le classique Raiden.

La conclusion subjective de spacecowboy

Under Defeat est l’un de mes titres préférés dans le genre. Son action équilibrée et ses graphismes sortant de l’ordinaire m’ont tout de suite plu à l’époque. Cette réédition lui rend enfin justice sur les écrans d’aujourd’hui. Pour le reste, les ajouts de cette version ne sont pas transcendants, et l’on déplore surtout qu’un mode deux joueurs en ligne n’ait pas été prévu pour l’occasion. Quoi qu’il en soit, nous autres Européens sommes ravis de pouvoir enfin jouer à ce magnifique shoot’em up.

• Maniabilité : 4/5
  Excellente, si ce n’est qu’avec la grande taille de l’hélicoptère, il est assez difficile de percevoir sa zone vulnérable.
• Technique : 4/5
  Des graphismes superbes et des musiques de bon goût.
• Originalité : 3,5/5
  Une maniabilité particulière et un univers visuel plutôt inhabituel pour le genre.
• Durée de vie : 2,5/5
  Le jeu est court en soi, mais, quel que soit son niveau, on prendra toujours plaisir à refaire une partie.
• Scénario : 0/5
  Bien que cela n’ait aucune importance, le scénario dégage des relents désagréables.
• Online : 1/5
  On regrette amèrement l’absence d’un mode deux joueurs en ligne.