Black OPS 2 – Le COD nouveau est arrivé

Chaque millésime, le mois de novembre accueille le cru nouveau du Beaujolais, les Américains festoient au nom de Thanksgiving et Activision nous remet une couche de son œuf doré, Call of Duty. Ce blockbuster ultime incarne le produit « bankable » par excellence : 29 000 000 de joueurs dans le monde, des portages sur toutes les machines compatibles avec un écran et un mécanisme marketing sans faille. L’engouement est tel que la franchise requiert, en alternance, l’implication de deux studios. Infinity Wards développe les déclinaisons Modern Warfare les années impaires, pendant que Treyarch se charge des variations dans les intervalles, souvent jugées de qualité inférieure. Néanmoins, il y a deux ans, Black OPS avait tiré son épingle du jeu en offrant une identité plus sombre et moins manichéenne au soft. Il avait aussi amélioré le désormais célèbre mode Zombies, initialement disponible dans World at War en 2008. Qu’en est-il de cet opus 2012 ? Les gamers se divisent, certains adulent leur référence du FPS de façon indéfectible, pendant que les autres crient à la répétition et au manque de renouveau. Pour éviter ce dernier cliché, j’ai décidé moi aussi de changer fondamentalement la présentation de ce test. Parce que critiquer c’est aussi agir, cette page répondra aux questions que la communauté est en droit de se poser. Posons les armes, ignorons les lois de la rédaction, l’espace d’un instant, pour mieux pénétrer dans le vif de notre sujet.

Les 10 questions qui vous intéressent sur ce Black OPS 2 de Treyarch

A ne pas mettre entre toutes les mains…

Dans quelle mesure le scénario du mode campagne offre-t-il une expérience renouvelée et digne d’intérêt ?
Votre fil conducteur

A l’instar du 1^er Black OPS, ce scénario vous balade à travers différentes époques des conflits mondiaux. Le fil conducteur est tissé par un soldat à la retraite, Alex Mason. Ce héros du premier opus retrace ses faits d’armes dans des contextes divers, dont le fil condcteur majeur sera la guerre froide des années 80. Ces récits vous emmèneront immédiatement au cœur d’une boucherie en Angola. Ensuite, c’est à bord d’un bateau que vous vous acharnerez à abattre de sang froid tout ce qui bouge. Quelques minutes plus tard, vous monterez à cheval sur les sols arides du désert afghan. Ces missions s’enchainent, l’histoire avance mais objectivement, c’est brouillon. Le scénario est si complexe, les cas isolés si imbriqués qu’on perd rapidement l’objet du récit, pour se focaliser sur l’action. Quelques balles perdues plus tard, votre nouvelle aire de combat s’installe dans un futur apocalyptique, en Chine, au milieu d’une décadence humaine où l’homme semble ne plus briller que par l’avancée technologique de son arsenal militaire. Dans la peau de David Mason, fils du narrateur, vous tâcherez de sauver le monde de ces mêlées toujours aussi explosives.

Rambo 2-like

Pour résumer, les switches sont sympas, le récit est riche et les cinématiques de transition atteignent un niveau rarement atteint au cinéma. L’aspect trop dualiste de la franchise Call of Duty a été effacé, pour laisser place à des personnages plus torturés et à une interprétation des faits moins manichéennes. Malheureusement, malgré cette approche intelligente, l’esbroufe qui l’accompagne étouffe toute éventualité d’un scénario intime et accrocheur. Le joueur non initié aux évènements liés à ces conflits du siècle dernier, se contentera de subir les faits, en passant d’une scène à l’autre.
Quelles sont les améliorations du mode multi-joueurs ?
A plusieurs, c’est mieux…

Le succès d’une COD repose sur ce mode. Il en est de même pour cette mouture. Le mode campagne fait office d’exercice, de prise en main. Celui-ci récoltera indéniablement les préférences. Certes, cette réalité est dictée par le marché mais comment améliorer cette sauce tellement appréciée ? A ce niveau, Treyarch n’a rien inventé mais a bien bossé pour offrir des sensations nouvelles. Les maps sont grandes mais pas trop, les paysages variés et riches. En termes de modes de jeu, on retrouve les classiques deathmatch et autres captures de points, mais les modes multi-équipes et hard-point viennent renouveler le gameplay. Vous pourrez ainsi voir s’affronter jusqu’à six équipes, pour 18 joueurs au total. Le système d’expérience, de récompenses et d’atouts après vos prouesses est exploité à son paroxysme. Le calcul des points en fin de partie est d’ailleurs plus subtil que jamais et vous pourrez récolter des bonus pour bon nombre d’actions, notamment pour avoir tué un adversaire, pour des assistances, vengeances et autres tirs lointains.

Des maps justes

Certes, appréhender ces nouvelles logiques prend un minimum de temps mais au final, cela rend les parties encore plus excitantes et surtout, valorisantes. Le live streaming permet de commenter vos parties en live, directement depuis votre console. Enfin, l’e-sport permet de vous mesurer à différents joueurs de la planète au cœur d’un championnat régulier, avec classements et statistiques.
Le mode multi justifie-t-il à lui seul de repasser à la caisse une 9^ème fois ?
Des points pour les assists

Si on est accro et qu’on joue depuis un an à Modern Warfare 3, évidemment, ça vaut la peine. Des tas de petits plus, un équilibre amélioré entre action, arcade et simulation, une prise en main encore plus souple et intuitive, tous ces éléments le hissent au top des multi actuels. Néanmoins, si vous n’avez pas encore eu le temps d’atteindre le zénith hiérarchique sur les derniers volets et que vous vous connectez toutes les deux semaines, il y a encore assez d’acharnés sur ces précédents titres que pour en faire l’achat.
Comment et en quoi la prise en main a-t-elle évolué ?
La prise en main d’un COD, c’est la base du FPS. Pressez les gâchettes pour viser, tirer et lancer les grenades, utilisez les boutons classiques pour vous abaisser, changer d’arme, … On ne change pas une équipe qui gagne. Par contre, au niveau de la réactivité de votre soldat, de la souplesse des déplacements, de la course et de la visée automatique, cela a changé. Ces améliorations sont subtiles mas chirurgicales d’efficacité.

Le futur, pour le meilleur…

Personnellement, c’est sur ce point que j’ai apprécié ce neuvième essai. Les mouvements de votre personnage gagnent sur tous les points précédemment cités, en souplesse. Etant donné que la plupart des utilisateurs risquent de rester collés à leur pad pendant un bon bout de temps, ces détails allégeront votre fardeau et plairont. Par contre, des missions en mode campagne risquent

… et le pire

de vous épiler le cuir chevelu. La conduite de certaines machines, l’organisation d’effectifs sur le terrain à partir d’une vue aérienne et la prise de contrôle de tourelles futuristes ne flattent pas les phalanges. Une mission entière est dédiée à ce mode tactique et conduite d’engins, et on s’en serait bien passé. Personnellement, j’ai achevé cette mission en fonçant tête baissée, tout en espérant que cela passe le plus rapidement possible. Mention positive au final, sauf pour les engins qui partent en cacahuètes cet automne.
A quoi ressemble le mode zombies 2012 ?
Zombie au top

Ce mode est mega trendy dans les cours de récré et sur les forums dédiés. Les développeurs ont écouté les fans et ont répondu à leurs attentes. Il a subi un léger lifting pour une expérience plus riche et plus enivrante. En ligne ou en solo, cette alternative arcade est une invitation au high-score. C’est gore, cela respire le old-school et on s’éclate tout en flippant. Les retours des différents gamers acharnés sont tout aussi enthousiastes et on ne pourra définitivement plus jamais imaginer un COD sans cette option décalée.
Are u Batman ?

D’un point de vue général, quelles sont les nouveautés substantielles ?
Les nouveautés qui font de ce Black OPS une suite et non un remix, sont la gestion des armes et la configuration de celles-ci. L’interface épurée et accessible, ainsi que les « points » disponibles facilitent encore ces manipulations. Le mode classement en ligne et cette ligue, à l’instar d’un FIFA, séduiront les plus ambitieux. Pour le reste, Black OPS 2 reste un COD.
Graphiquement, cette 9^ème toile offre-t-elle le NEC plus ultra ?
Esthétiquement, Black OPS 2 alterne le magnifique et le moins ambitieux. Les zones les moins réussies trouvent leurs maîtres dans les épisodes de trois ans d’âge. Les plus belles fresques titillent le must du jeu vidéo actuel. Le design brille mais son irrégularité l’empêche de rivaliser avec les références esthétiques disponibles et à venir. Les promesses de Army of TWO 3, Crysis 3 et Dead Space 3 vont assurément lui filer un sacré coup de vieux.

Cela peut s’avérer somptueux…
Est-ce le meilleur de la série ?
Je suis un fan inconditionnel de Modern Warfare 1, il y a eu un avant et un après COD 4. Ce Black OPS 2 est le plus révolutionnaire depuis mon épisode fétiche. Pour résumer, c’est objectivement le meilleur de tous, mais après neuf essais, l’effet coup de cœur ne fonctionne plus de la même façon.
Pourquoi l’acheter ou pourquoi passer son tour ?
Achetez-le pour être dans le vent, pour découvrir ce à quoi joue la planète entière, pour un multi parfait et pour vous embarquer dans une campagne de feu où vous carburerez à l’adrénaline sans respirer ni réfléchir.
Ceux qui ne l’achèteront pas attendront les titres à venir, feront honneur à leur premier amour en rejouant à COD 4 et ne participeront pas à cette culture du, « tant que cela marche, on ressert de la même chose ». Pour réclamer du changement, il faut faire sacrifice du populaire.
Et toi Vega, très subjectivement, tu en penses quoi?
Très subjectivement, je suis agréablement surpris de prendre toujours autant de plaisir sur une map multi. Cette version tend à équilibrer les échanges en ligne et ça me soulage. Je me sens tout particulièrement oppressé par le bruit des explosions sur les maps et je prends mon pied. Le mode campagne me lasse. J’aime les belles histoires torturées, mais je n’apprécie pas les histoires simples mal racontées. L’aspect guerre froide n’a rien de révolutionnaire et l’aventure 2025 titille une catégorie de jeux vidéo où les autres licences font mieux. Black OPS 2, je l’aurais acheté si je n’avais pas la collection entière dans ma ludothèque, mais au vu des bombes qui s’annoncent, je vais garder quelques dollars pour des titres un peu plus originaux, qui n’en sont qu’ «à» leur 3^ème épisode…