Necro Story

Necro Story

On finirait par l’oublier à force de voir les nouveautés débouler chaque semaine : la création d’un jeu vidéo prend du temps. Notre premier article sur Necro Story date ainsi de 2019 et c’est maintenant que sort la version finale sur PC et consoles, après 6 ans d’un développement à deux personnes (je vous le mets en gras au cas où un célèbre poseur d’énigmes vous le demanderait en fin de jeu…).

Avec Necro Story, le studio belge Rablo Games publie son deuxième titre après Healer’s Quest. Entre-temps, le créateur et unique membre du studio a fait un passage chez Appeal (en Belgique aussi) pour travailler sur la suite du célèbre Outcast. En chemin, il a emporté un collaborateur pour mener à bien Necro Story. Les deux jeux de Rablo Games sont similaires, d’une part, en termes visuels avec leur style de dessin au pastel et, d’autre part, en matière d’approche du RPG à l’ambiance très décontractée et à la taille raisonnable. La ressemblance ne s’arrête pas là, puisqu’on commande toujours un seul personnage au combat, qui était un soigneur dans Healer’s Quest et qui est désormais un nécromancien dans Necro Story.

Ce nécromancien n’est pas dans une forme olympique, il dort d’un sommeil léthargique. Mais il n’est vraiment pas le plus à plaindre, car tous les autres humains de la planète sont morts ! Pour venir le réveiller, il faut donc compter sur le fantôme d’une mage avec laquelle… disons qu’il a eu des différends. Pourtant, ces deux-là feront la paire pour tenter de sauver l’humanité du monde des morts, même si notre nécromancien est plutôt du genre misanthrope.

L’aventure consiste à se rendre au monde des morts en cheminant sur une carte ou dans les couloirs de donjons. Pas de combats aléatoires à craindre, mais des groupes d’ennemis qui se déplacent devant vous et que vous pouvez souvent éviter en étant suffisamment véloce. Mais quand la rencontre est inévitable, un écran de combat s’ouvre en vue de profil (à la manière de Healer’s Quest). Votre salut dépend alors de votre capacité à enchaîner les sorts du nécromancien, ainsi que du soutien apporté par la mage. La prise en main est très simple, on clique sur le sort de notre choix puis sur l’ennemi visé. On peut ensuite passer à un autre sort quand le précédent subit un temps de recharge.

Présentés comme ça, les combats ne semblent pas très dynamiques, mais c’est tout l’inverse en réalité. Quand un ennemi meurt, il expulse son âme que vous devez attraper au vol avec votre souris (sur notre version PC de test). Une jauge d’âmes se remplit de la sorte, jusqu’à être pleine et prête à accepter une âme à recruter. De cette manière, vous avez la possibilité d’accueillir n’importe quel ennemi dans votre équipe et de changer la formation de votre groupe quand vous le souhaitez. Vous allez ainsi composer votre troupe de six combattants maximum et surtout chorégraphier les batailles. Outre votre nécromancien que vous dirigez en direct, vos autres compagnons comptent sur vous pour définir au préalable leur comportement au combat en choisissant leurs actions à déclencher, à quelle fréquence ou à quel moment précis. Cela s’accompagne de montées de niveaux débloquant de nouveaux sorts et donc de nouvelles possibilités de programmation, sans compter les pièces d’inventaire à équiper. Toute cette partie stratégique profite d’une interface limpide et facile à utiliser, on ne perd jamais trop de temps dans les menus.

Malgré la possibilité (limitée) de les contourner, les combats sont peut-être un peu trop nombreux par rapport au reste. Il y a bien quelques trésors à aller dénicher avec un peu de jugeote ou des scènes rigolotes à regarder, mais il ne faut pas s’attendre à un déluge de moments marquants ni à des cinématiques époustouflantes. Néanmoins, le deuxième acte du jeu est plus varié et mieux rythmé avec davantage de péripéties. On y visite des lieux emblématiques dans des séquences plus scénarisées, et les touches d’humour font mouche plus souvent qu’au début. Autant dire que le jeu monte en puissance dans sa seconde moitié.

Pour arriver à cette deuxième partie, il faudra de toute façon apprécier le système de combat. Contrairement à du tour par tour, il s’agira de rester toujours en alerte. Même si vos compagnons combattent de manière autonome selon vos préparatifs, vous devrez réagir à pas mal de choses durant la bataille, à commencer par vos temps de recharge des sorts, à l’éventuel bouclier des ennemis, à la possibilité d’interrompre leurs attaques chargées, etc. Mais surtout, vos réflexes seront mis à rude épreuve pour absorber toutes les âmes qui quittent leur corps, parfois à toute vitesse ! Le jeu en vaut la chandelle : récupérer l’ensemble des âmes durant un combat octroie 20 % de santé à votre groupe. Et quand la santé va, tout va !

Necro Story est disponible sur PC, PS5, Switch et Xbox pour 15 euros environ.

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