Dragon Ball : Sparking! Zero
Parmi les jeux que les fans citent volontiers comme des titres de référence, le triptyque Budokai Tenkaichi (Sparking au pays du Soleil Levant) sorti sur Playstation 2 figure en haut de la liste. C’était il y a 40 ans déjà, le 20 novembre 1984, que les premiers chapitres des aventures de Son Goku étaient publiées dans le désormais mondialement connu Weekly Shonen Jump. De fil en aiguille, la série d’Akira Toriyama s’est déclinée à toutes les sauces et aucun média n’a pu échapper au tsunami Dragon Ball. L’annonce d’un quatrième épisode avait donc de quoi susciter l’engouement auprès des fans de baston et de cheveux jaunes laissés sur leur faim pourtant bien comblée par un Dragon Ball Fighterz fort réussi. Mais la formule 3 Vs 3 en 2D nous éloignait de la sensation grisante de pouvoir voler dans toutes les directions avec son combattant préféré. N’occultons pas les deux opus Xenoverse qui ont tenté de faire perdurer l’héritage de Tenkaichi mais n’ont pas autant convaincu par leurs systèmes de combat plus partiels. Il faut avouer que ce Sparking Zero a bénéficié d’une campagne de communication sans faute, annonçant clairement la couleur sur son contenu en distillant au fur et à mesure ce qui attendrait les joueurs, sans tricher ni enjoliver le résultat final. Dès la sortie du jeu en early access, un torrent de réactions a déferlé sur les réseaux sociaux tant l’attente des joueurs était forte. Après « seulement » 40 heures de jeu, où j’ai l’impression de n’avoir que gratté la surface, je me permets à mon tour de vous délivrer mes impressions sur un jeu et surtout une licence qui n’a clairement pas fini de faire parler d’elle.
Laisse aller ta colère, elle te mènera à la victoire – C16
Dès le lancement du jeu, on sent le soin apporté à l’emballage. Chaque option du menu partiellement animé envoie Goku dans une scène connue. Le menu épisode vous installe près de Beerus sur son transat à Capsule Corp, la boutique vous envoie sur les publicités diffusées par la télévision de Tortue Géniale à Kamé House ou le mode combat vous place dans les coulisses du grand tournoi d’arts martiaux. Ne vous inquiétez pas, je développerai plus loin les différents choix qui s’offrent à vous. Chaque page parcourue ne propose que deux ou trois options, qui sont néanmoins assez bien pensées que pour avoir leur intérêt. La première chose à faire sera de passer par le menu combat et entraînement qui comporte l’option super entraînement. En tant que jeune Gohan, Piccolo vous briefera sur toutes les stratégies que vous pourrez utiliser lors de vos futurs affrontements. Comme tout bon Z fighter, ne négligez surtout pas la compréhension des différents mouvements à votre disposition tant le système de combat est riche. La palette offensive variée est secondée par une palette défensive qui s’avère très profonde et bien pensée. Ainsi, aux côtés des traditionnelles attaques et rush disponibles, les options de contre sont légion mais ne s’adaptent pas à toutes les situations. Si vous ne prenez pas le temps d’en saisir toutes les subtilités, vous serez écrasé par la nervosité des combats et une difficulté par défaut qui annonce la couleur dès les premiers affrontements en mode histoire. Surtout que, si vous vous prêtez à l’exercice, les fenêtres de contre sont plutôt permissives et rien n’est insurmontable avec un minimum de pratique et de compréhension. Vous pourrez choisir entre deux configurations de touches, une qui fait référence à celles utilisées dans les épisodes PS2 et une plus actuelle assez logique et facile à appréhender, que vous soyez novice de la série ou aguerri. Un mode d’entraînement plus traditionnel vous permet de paramétrer les comportements de l’adversaire si vous désirez aborder un aspect particulier du combat.
Vous devrez gérer deux barres de ressources : le ki et les points de compétences. Une touche de recharge de ki vous permettra d’accumuler assez d’énergie pour lancer des déplacements rapides, des esquives ou certains coups spéciaux. Si vous rechargez au delà de sa limite, une deuxième barre apparaîtra. Si vous en arrivez au bout, vous débloquerez votre mode sparking qui vous fournira un boost de vitesse, augmentera vos capacités de combo ou vous permettra de lancer votre attaque ultime. Les points de compétences se rechargent lentement pendant le combat et vous permettront de lancer certaines techniques de soutien et d’autres manœuvres d’esquive ou encore de vous transformer si votre personnage en est capable. Si votre équipe comporte d’autres combattants, jusqu’à 5, une jauge de tag viendra s’ajouter et vous permettra, une fois remplie, de changer de personnage. De plus, les membres de votre équipe auront leur importance puisqu’il sera possible de lancer une fusion entre deux personnages capables de le faire au prix de points de compétences. Par contre, si le nouveau venu est mis KO, les deux personnages seront perdus. Notons l’attention énorme apportée aux détails : les personnages choisis dans le menu n’hésiteront pas à réagir les uns aux autres, à l’image du commando Ginyu qui se lancera dans des poses grotesques ou différents Son Goku qui seront étonnés de croiser plusieurs versions d’eux-mêmes. Et ça ne s’arrête pas là ! De nombreux clashs se déclencheront si deux types d’attaques identiques se rencontrent et donneront lieu à un mini-jeu qui ne se remportera pas que par le mitraillage de boutons. Au contraire, hormis un événement, les autres feront appel à vos réflexes ou à l’appui au bon moment de la touche donnée. Certains mouvements déclencheront des cinématiques personnalisées comme les projections qui varieront en fonction de l’ennemi pour faire écho à un mouvement vu dans le dessin animé. Beerus et Whis bloqueront un coup d’un simple doigt tandis que Chaozu immobilisera temporairement le coup avec sa télékinésie. Le Son Gohan du futur n’ayant qu’un bras aura une animation personnelle pour un clash de projection. Quand Son Goku projette son ennemi, il attrape sa jambe pour l’envoyer valdinguer au loin. Mais si c’est Buu, il utilisera l’appendice sur sa tête pour le faire tournoyer avant de l’expédier. Sachez qu’il y a énormément de mouvements de ce type et je suis certain de ne pas les avoir tous vus !
Les limites existent uniquement si tu le permets – Vegeta
Armé des connaissances nécessaires à mes premiers affrontements, allons faire un tour sur le mode épisode. Celui-ci propose de suivre l’histoire du point de vue de différents combattants, héros ou méchants, qui se débloqueront au fur et à mesure de la progression. Commencer par Son Goku semble un choix logique mais il est intéressant de pouvoir parcourir le scénario du point de vue de Vegeta, Freezer ou même Goku Black. Si vous finissez les combats principaux de Goku, vous pourrez même débloquer un segment dédié à Jiren, l’antagoniste découvert dans Dragon Ball Super. Comme s’il ne suffisait pas de revivre les aventures incontournables de tous ces héros, il est désormais possible à des moments-clés de faire des choix alternatifs qui iront parfois jusqu’à débloquer tout un pan d’histoire inédit, ce que les fans ont directement appelé des « What if ». Sans complètement vous spoiler, les événements qui changent se situent au niveau de la mort ou non d’un personnage particulier ou de l’accession à un stade de transformation à un autre moment de l’aventure. Certains moments sont anecdotiques et vous renverront directement vers la timeline d’origine, d’autres par contre apportent une relecture formidable comme l’avènement de Gohan Black. D’accord, j’avais dit pas de spoiler mais celui-ci est plutôt léger et sert surtout à démontrer l’originalité de ces événements alternatifs. Ainsi, que ce soit par des choix différents de l’histoire originale ou des conditions de victoire particulières, le mode histoire apporte une rejouabilité énorme à la recherche du moindre embranchement dans les événements depuis l’arrivée de Raditz sur Terre de DBZ jusqu’au tournoi du pouvoir de DBS. La difficulté par défaut est relativement élevée, du moins pour un débutant, et après une série de défaites, on vous proposera de changer la difficulté en mode facile. Attention cependant que le passage à cette difficulté ne vous octroiera quasiment aucun avantage si ce n’est la complétion de l’objectif principal. Si vous cherchez le déblocage de contenu ou l’accès aux ramifications de l’histoire, il vous faudra donc vous améliorer.
Comme si cette excuse ne suffisait pas pour revisiter les affrontements emblématiques de la série, un mode combat personnalisé propose aux joueurs de créer leur propre court scénario aux options très complètes et les poster en ligne. Vous pourrez créer vos propres scènes d’introduction, de victoire et de défaite ainsi que les dialogues qui y apparaîtront. Le seul bémol est qu’il ne vous sera pas permis d’éditer le texte librement et vous devrez choisir parmi une énorme liste de phrases préconstruites où seuls certains mots-clés seront changeables. On comprend très vite que c’est surtout un souci de ne pas devoir censurer du contenu indésirable mais, malheureusement, la version française aboutit souvent à des phrases dignes des pires traductions qui ne tiennent pas compte de l’utilisation de déterminants ou de particules qui rendraient la phrase juste. Cela reste anecdotique et propre à la langue française puisque les joueurs d’autres pays auront le texte affiché dans leur langue sans les approximations grammaticales ou orthographiques. Vous pourrez alors jouer vos propres créations ou celles d’autres joueurs. Je vous encourage d’ailleurs à essayer mon premier essai intitulé la revanche de Yamcha, où ce dernier empêche Nappa d’invoquer les saibaimen et se lance dans l’affrontement avant que Vegeta ne tue son acolyte, dépité de son inefficacité.
Je ne suis ni Goku, ni Vegeta mais je n’ai pas besoin d’avoir un nom pour t’éliminer – Gogeta
Parlons maintenant du mode combat et entraînement. Outre le didacticiel salutaire à votre survie dans le jeu, vous pourrez y trouver les affrontements entre joueurs. En ligne ou hors ligne, vous aurez la possibilité d’affronter l’IA ou un autre humain. Le jeu regorgeant d’effets techniques et offrant une interaction avec les décors très poussée, si vous affrontez un ami sur votre divan (en tout bien tout honneur !), vous serez limité à la carte de la salle de l’esprit et du temps, énorme désert blanc qui ne mettra pas à défaut le moteur graphique en écran splitté. En ligne, tout est permis et vous pourrez assister à la destruction progressive du champ de bataille si vous ne parvenez pas à carrément chambouler le décor à l’image de Namek qui deviendra volcanique après une attaque ultime. Vous pourrez toujours créer une équipe de 5 mais serez limité par un système de points qui vous empêchera de ne prendre que les combattants les plus puissants. Si Gogeta super saiyen 4 est le plus joué en ligne parce qu’il est rapide et dévastateur, il vous coûtera tous les points à disposition, alors qu’il est parfois plus judicieux de prendre Goku et Vegeta séparément et de les transformer puis les fusionner pendant l’affrontement. C’est déjà un premier équilibrage. Cela permet surtout de se tourner vers des équipes plus complètes ou des stratégies plus élaborées, surtout que certains personnages auront sûrement besoin d’un patch pour des techniques trop avantageuses. J’en veux pour preuve Yajirobé capable de se soigner complètement avec un senzu bean (le haricot magique) qui est devenu le favori des joueurs avides de troller les noobs qui prennent un Gogeta capable de vous tuer en une ou deux attaques ultimes.
Vous pourrez aussi participer à différents tournois, en ligne ou non, qui seront inspirés de ceux présents dans la série. Ainsi, à côté du tenkaichi budokai, vous pourrez participer aux Cell Games, au tournoi de l’au-delà, celui du pouvoir ou même à un anecdotique tournoi organisé par Yamcha. Chacun disposera de ses propres règles sur le choix de personnage ou non, la durée des affrontements ou encore la disqualification pour sortie de ring. Une autre excuse pour se friter à ne pas négliger puisque la victoire à certains de ces événements débloquera aussi du contenu.
La destruction précède toujours la création – Beerus
Vous ne devrez pas vous satisfaire uniquement de vos victoires en combat puisque ces coquins de Zen’ô et Whis auront toute une série de défis à proposer. Si vous remplissez la condition, vous obtiendrez des récompenses allant des zénis à dépenser dans la boutique jusqu’à l’acquisition de Dragon Balls, mais j’y reviendrai. Certains défis sont plutôt simples comme utiliser un certain nombre de fois un combattant ou un mouvement donné, d’autres récompenseront la complétion d’un arc narratif par exemple. Vous pourrez débloquer de nouveaux combattants, des nouveaux costumes, des capsules de capacités à équiper sur vos personnages favoris et j’en passe. Il y aura donc toujours quelque chose à récolter, renforcement positif salutaire pour vous pousser encore plus à jouer.
Le contenu de la boutique s’étoffera en fonction de votre niveau de joueur et il vous faudra atteindre le niveau 20 pour accéder à un maximum de contenu. Certains achats ne sont pas obligatoires puisqu’ils se débloqueront avec le mode histoire ou les défis mais permettront de mettre la main sur toute une série d’objets utilisables dans le menu Personnaliser. Il y a des tenues, des musiques qui se jouent quand vous passez en mode sparking ou même des emotes reprenant des répliques propres à chaque personnage. Dans le mode Personnaliser, vous aurez la possibilité d’associer des capsules de capacités aux effets variés comme l’amélioration de la vitesse de recharge du ki, par exemple. Il est d’ailleurs autorisé d’équiper la même capsule à plusieurs combattants sans devoir acheter plusieurs fois la même. Il sera aussi possible de choisir la tenue du personnage si vous l’avez débloquée ou achetée et même d’associer les emotes personnalisables à utiliser en plein combat. Un slot sera disponible aussi pour le comportement de l’IA de votre combattant dans certains modes de combat d’IA.
Un dernier menu est dédié aux différentes Dragon Ball que vous pourrez glaner lors de vos sessions de jeu. Quand vous aurez les sept, vous pourrez invoquer le dragon correspondant et formuler votre souhait. Shenron vous proposera de faire un souhait plutôt basique comme avoir plus d’argent, d’éléments de personnalisation ou de débloquer des personnages. Porunga vous offrira trois vœux qui suivront le même genre de faveur. Super Shenron vous permettra de formuler un souhait plus puissant, comme débloquer un personnage autrement inaccessible (Goku Black ou Zamasu) ou carrément la victoire à un épisode du mode histoire qui vous donnerait du fil à retordre.
J’ai toujours vécu pour mes désirs et désormais je les ai surpassés – Tortue géniale
Vous l’aurez compris, l’expérience est plus que concluante. Le jeu propose un contenu considérable avec une flopée de combattants. Certes, beaucoup ne sont que des versions d’un même personnage à des moments donnés de la saga et les médisants trouveront sûrement l’un ou l’autre manquant. Qu’à cela ne tienne, la profondeur du gameplay, la profusion de contenu à débloquer et le soin apporté à la réalisation générale jouent en faveur d’un titre qui vient prouver non seulement que l’œuvre d’Akira Toriyama est un terreau fertile mais aussi que la formule budokai tenkaichi (sparking) est toujours aussi prenante. Le seul véritable point noir que j’ai pu trouver au jeu est l’absence de musiques emblématiques que vous ne pourrez avoir que si vous les achetez séparément sur le store de votre console, on va dire qu’on ne peut pas tout avoir… Un must have pour tout fan de Dragon Ball et pour les amateurs de baston nerveuse et exigeante, un excellent jeu pour ceux qui voudraient rattraper leur retard et découvrir cet univers qui a su charmer les après-midi Club Dorothée de nombreux enfants.
Fidèle à mon habitude, je vous laisse avec un court extrait d’un live twitch où vous pourrez découvrir le tout premier combat du mode histoire de Goku.
Note
17/20
Un épisode aux petits oignons avec un gameplay exigeant mais accessible. Une déclaration d'amour à l'œuvre d'Akira Toriyama qui se fend même de jouer avec ses codes par une attention aux détails et un mode histoire aux nombreuses ramifications. Une réalisation au top qui colle le plus possible aux meilleurs moments du dessin animé. Un épisode que ne bouderont que les allergiques aux blondinets qui hurlent pour accumuler de l'énergie !
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