Diablo IV – Vessel of Hatred
Les saisons s’enchaînent depuis plus d’un an, dans une volonté de garder l’attention du joueur sur Sanctuary et ses problèmes d’entités démoniaques. Blizzard enfonce le clou sous la forme d’un contenu téléchargeable qui apporte un nouvel acte pour l’histoire principale, pas mal de donjons pour les hauts niveaux et surtout une nouvelle classe de personnage : le Sacresprit. Largement inspiré par les croyances chamaniques et les anciennes civilisations d’Amérique du Sud, il vous permettra de découvrir un personnage multifacette sans être omnipotent. Les joueurs pourront arpenter une nouvelle zone, Nahantu, le berceau des adeptes Sacresprits.
On dirait le Sud
Un nouveau terrain de jeu s’ouvre donc au sud du territoire visité par l’aventurier qui aurait déjà fini l’aventure principale. En effet, l’intrigue fait suite aux événements qui ont mené à la capture de Méphisto et la chute de Lilith. Neyrelle décide de prendre le large et de chercher refuge à Nahantu, dans l’espoir de dominer l’emprise du démon emprisonné dans un cristal en sa possession. Il vous incombera de la retrouver et de l’aider. La différence d’ambiance avec cette nouvelle région n’est pas évidente de prime abord et seules quelques zones vont vraiment faire la différence avec l’ambiance glauque toujours aussi omniprésente. Même une jungle luxuriante ou un temple d’inspiration maya restera inquiétante par ses couleurs sombres et son aspect torturé. Le monde des Esprits n’est pas en reste et respecte les codes de la direction artistique déjà assumée par le jeu de base. Difficile de satisfaire tout le monde car une ambiance exagérément différente aurait vite fait office de zone DLC bricolée, en effet. De plus, les anciens de Diablo II pourront découvrir ce qu’il est advenu de Kurast mais la nostalgie sera surtout de surface.
L’histoire principale se déroulera en un acte mais répercutée sur plusieurs séries de quêtes qui se dérouleront majoritairement dans la nouvelle zone. Elles permettront rapidement de se familiariser avec une des nouveautés de ce contenu, les mercenaires. Certains pnj que vous aiderez au prix de petites quêtes secondaires vite pliées vous rejoindront dans l’aventure. Vous aurez donc l’occasion de ne plus vous battre seul et de bénéficier d’un allié qui viendra combler certaines faiblesses, s’il en a, de votre aventurier. Le guerrier viendra tanker les ennemis si vous privilégiez la distance, la cannibale vous apportera un soutien si vous foncez dans le tas, le voleur marquera les ennemis et les coffres sur la minicarte. L’allié aura ses niveaux d’expérience (une dizaine) qui débloqueront des compétences ou des effets sur votre groupe. Ainsi, plus vous arpenterez le monde à ses côtes, plus il sera efficace. Un système de renfort vous permettra vite d’associer une capacité d’un autre mercenaire à une de vos compétences. Dès que vous la lancez, le renfort apparaitra pour activer celle que vous avez choisie. Le système est donc bienvenu puisqu’il permet de rajouter des éléments de gameplay que votre personnage n’aurait pas ou au contraire de renforcer votre efficacité. Vous ferez beaucoup de passages par le refuge des mercenaires, que ce soit pour changer votre équipe ou profiter de la forge. Lorsque votre affinité avec eux sera suffisante, ils vous proposeront du troc, une boutique alternative qui permet d’échanger des éléments glanés dans la nouvelle zone contre de l’équipement plus performant. Ainsi, la progression de ses alliés vient rajouter une bonne excuse pour le grind.
Au nom du Père, du Fils et du Sacresprit
L’ajout notable de ce DLC est bien évidemment la nouvelle classe jouable. Visuellement, les inspirations sud-américaines sautent aux yeux et les esprits totémiques qui l’accompagnent n’y sont pas étrangers. Vous pourrez vous spécialiser en fonction de quatre catégories majeures regroupées par animal. Les compétences de jaguar joueront sur des attaques rapides et des manœuvres élusives alors que celles du gorille renforceront votre capacité de blocage et de mitigation des dégats. L’aigle vous apportera des possibilités de privilégier la distance et le mille-pattes vous permettra de perturber les ennemis et de les empoisonner. Ainsi, le statut de couteau suisse du Sacresprit vous permettra de chasser la monotonie d’un personnage plus direct dans ses stratégies. La compétence ultime permettra d’invoquer directement l’esprit équipé avec des animations fort réussies. Ce qui est bienvenu car le jeu souffre toujours de manque de lisibilité lors des combats. On joue même presque à « Où est Charlie » si vous aimez avoir l’affichage des dégâts ou des textes d’effet au milieu d’une pile de monstres.
Le système général de compétences a été légèrement remanié et de nouvelles compétences sont venues s’ajouter pour toutes les classes. Le niveau maximum est passé à 60 et le système de parangon (les points de niveau après le maximum) a lui aussi été rafraîchi. Rien de fondamentalement bouleversant mais de quoi rééquilibrer les différentes classes disponibles, même s’il me semble que le sacresprit est une des options les plus puissantes, en héritier de la classe de moine de Diablo III pour le corps-à-corps auquel vous rajoutez l’invocation ultime dévastatrice et soignée dans son animation. Un système de runes vous permet désormais d’enchâsser dans votre équipement un rituel comme esquiver, boire une potion ou lancer un ultime aux côtés d’une invocation comme un boost de dégâts ou l’activation d’une compétence particulière. Vous pourrez donc encore plus adapter vos approches du combat avec des effets supplémentaires. Un système de familier permet désormais d’être suivi par une petite bestiole qui ne vous aidera qu’à ramasser les objets obtenus sur le corps fumant de vos ennemis mais vous donnera tellement de classe !
Rien de bien bouleversant ou qui devrait complètement changer le regard que l’on a du jeu de base, mais assez de contenus supplémentaires que pour vous donner l’excuse d’aller moissonner votre loot dans des hordes d’ennemis. L’aventure principale de ce dlc vous laissera un goût de fin de saison d’une série en streaming dont on ne saura le dénouement que si les producteurs paient pour une nouvelle fournée d’épisode, le contenu de fin de jeu vous permettra de tâter des défis collaboratifs dans la Citadelle Sombre ou encore de tester l’exploration des bas-fonds de Kurast. Cette dernière expédition n’est pas sans rappeler les failles Nephalem de Diablo III. Dans un temps imparti, vous devrez tuer un maximum d’ennemis tout en poussant le plus loin possible. Plus vous avancerez, plus les récompenses seront intéressantes. Avec les événements de saison et les boss mondiaux, le joueur aura de quoi varier les plaisirs.
Le mot de la fin
Ce DLC ne changera donc pas fondamentalement l’avis général que j’avais sur le jeu à sa sortie, surtout que l’expérience est émaillée de bugs absurdes pour un jeu sorti il y a plus d’un an. Certains équipements continuent à afficher des codes au lieu d’un nom (j’ai eu le coup deux fois avec le fameux « No grammatical from caller or noun markup ») et j’ai même eu une fois le texte de quête qui est parti lorgner du côté du message d’erreur. Rajoutez à cela certains bugs graphiques et un ennemi intangible et immortel qui me faisait des dégâts (voir vidéo) et vous aurez un aperçu des déboires rencontrés. Une fois de plus, Blizzard nous sort assez de contenu supplémentaire que pour nous donner envie de rempiler sans pour autant changer la donne ou apporter un réel vent de fraîcheur. À mettre entre les mains des plus aguerris chasseurs de démons et des adeptes du loot légendaire !
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