Starsector – Le combat spatial pour les surdoués
Endless Space, Faster Than Light, Stellaris, … Le point commun entre ces trois jeux, en plus de leur succès retentissant qui les a définitivement auréolés de gloire pour les dix prochaines années ? Vous l’avez ? Tout juste, ils se déroulent tous dans l’espace ! Terreau fertile qui aura tant inspiré George Lucas, Stanley Kubrick et autres Christopher Nolan. En fera-t-il de même avec Fractal Softworks, l’équipe derrière Starsector ? C’est ce que nous allons voir…
Le (quarante-)cinquième élément
D’emblée, ce qui frappe dans Starsector, c’est la pluralité des genres qui cohabitent en son sein. Sur le site officiel, la couleur est annoncée : “Starsector est un jeu de rôle solo open-world de combat spatial en vue du dessus, d’exploration et d’économie”.
Ce genre d’audacieux mélange n’est pas sans rappeler la tentative de nos amis de Larian Studios, avec leur très sympathique Dragon Commander, de mêler RPG, RTS/TPS et jeu de gestion. Avec ses contraintes économiques, ses différents choix politiques et son scénario très typé, le concept semblait alléchant au possible ! Toutefois, si Dragon Commander restait très plaisant à jouer, il subsistait une sensation de “pas fini”, quel que soit l’aspect abordé. La partie RPG était assez simpliste, la gestion n’avait rien de réellement compliqué et quant aux batailles en temps réel, elles étaient finalement assez brouillonnes et difficiles à lire. Seul le contrôle du dragon était presque exempt de tout défaut. Au final, je me suis contenté de régler tous mes conflits via l’auto-resolve et ne me suis occupé que de l’administration de mon royaume et de mes relations politiques avec les autres peuples.
La comparaison est pertinente, car Starsector, en tentant son ambitieux cocktail, souffre peu ou prou des mêmes défauts que le petit protégé de Larian Studios. Une différence de taille subsiste néanmoins. En effet, si Dragon Commander faisait grincer des dents pour, disons-le, sa facilité, Fractal Softworks plombe de son côté son poulain par des mécaniques bien plus complexes.
Les combats spatiaux ? Il faut garder un oeil sur tout, car utiliser vos armes ou votre bouclier remplira une jauge de flux, et ça c’est quand vous n’avez qu’un seul vaisseau à gérer. J’ai eu beau tenter de comprendre l’interface “stratégique” censée me permettre d’avoir une vue plus globale de la situation et de mieux disposer de ma flotte, je n’y suis jamais parvenu. Voyager dans l’espace ? Bien sûr, mais prenez garde à vos réserves de carburant, au nombre d’objets que vous transportez dans votre vaisseau et aux mauvaises rencontres !
Ajoutez à tout cela l’absence de traduction française (que l’on pardonne, tout développeur indépendant a bien mieux à faire que de traduire son jeu dans une langue finalement assez secondaire) et vous obtenez une sorte de gloubi-boulga incompréhensible malgré votre potentielle maîtrise de la langue de Shakespeare.
Où sont les fans ?
Si Starsector ne m’a inspiré que la fatigue et la sensation d’être confronté à une machinerie ô combien complexe pour mon petit cerveau, je reste cependant convaincu de son potentiel pour qui est prêt à s’y consacrer corps et âme. Les mécaniques sont certes complexes, mais livrent du même coup un jeu complet, rempli de subtilités et probablement très passionnant pour qui serait en manque de défi. Plus recherché que Faster Than Light mais moins axé sur la stratégie qu’Endless Space, nul doute que Starsector saura trouver un certain public, et il suffit de taper ce nom sur YouTube pour voir qu’ils sont déjà des dizaines à partager leurs périples spatiaux. Mais, manifestement, je n’en fais pas partie.
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